Lettre ouverte d'un dirigeant de PME au Président de la République : Proposition pour baisser le taux du chômage rapidement, sans coût pour l'Etat, et favoriser le développement des PME françaises.
Monsieur le Président,
Pourquoi les entreprises peuvent-elles amortir le coût d'une machine et pas celui d'une embauche ?
Bien sûr, il ne s'agit pas de comparer des hommes et des machines. Mon parcours de dirigeant de PME depuis une quinzaine d'années et de membre engagé du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) depuis 10 ans, appuie ma conviction qu'une entreprise est faite d'hommes et de femmes. Sans ces hommes et ces femmes, l'acte d'entreprendre et le développement de l'entreprise sont vains et inutiles.
Aujourd'hui les PME ne peuvent embaucher autant qu'elles le voudraient car leur capacité d'investissement est limitée. Il ne s'agit pas ici de parler des charges sociales très importantes en France, ni des besoins de financement, difficiles à trouver, mais d'un moyen d'embaucher sans alourdir le résultat de l'entreprise.
Pourquoi une entreprise qui investit dans une nouvelle machine, par exemple pour développer une nouvelle ligne de produit, peut amortir ce coût sur plusieurs années, et donc ne pas charger le résultat de l'entreprise, alors qu'une entreprise qui souhaite embaucher un Homme pour se développer, ou développer un nouveau projet, ne peut amortir ce coût ?
Comme pour un investissement matériel, cet investissement dans l'Homme peut nécessiter plusieurs années pour trouver son point d'équilibre. Il serait donc logique qu'une entreprise qui embauche une personne pour développer un nouveau projet, puisse amortir le coût de son salaire sur une période déterminée. En effet, durant cette phase de développement du projet, ce salaire n'est pas rentable pour l'entreprise. Il devrait donc être considéré comme un investissement, ce qui permettrait de l'amortir.
Cette décision d'amortissement, afin d'être bien utilisée dans le cadre de projets de développement et de ne pas être travestie, devrait être soumise à une décision prise par le dirigeant en concertation avec l'expert-comptable ou le commissaire aux comptes de l'entreprise.
Il est à noter que cette proposition n'est pas une hérésie comptable, puisque il existe déjà la possibilité d'amortir le coût d'un salaire dans le cadre de projets de Recherche et Développement.
Cette solution présente de multiples avantages au regard de la situation du chômage en France et des besoins actuels des entreprises :
Embauches immédiates possibles par les entreprises dans ce nouveau cadre d'investissement, ce qui leur permet de mener plusieurs projets de front (exemple : développement international, sur un nouveau marché français, sur de nouveaux produits, sur une nouvelle zone géographique en France, etc...),
Baisse du chômage : on libère la capacité d'investissement et d'embauche des PME françaises,
Coût égal à zéro pour l'Etat car l'entreprise continue à payer normalement les charges sociales salariales et patronales,
Coût égal à zéro pour le salarié qui perçoit son salaire et est payé normalement,
Amélioration du résultat financier de l'entreprise et donc de sa capacité à trouver des financements auprès des banques,
Simplicité et rapidité de la mesure à prendre par le gouvernement et à appliquer par les entreprises.
La proposition concrète est la suivante :
« Le salaire brut chargé de la première année d'une personne embauchée par une PME dans le cadre d'un projet de développement parfaitement identifié est amortissable pour une période de 2 à 5 ans. »
En espérant trouver un écho favorable à cette proposition partagée par de nombreux dirigeants de PME, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma haute considération.
Gaëtan de Sainte Marie
Dirigeant de PME CENTRALE