La multiplicité du contrôle dans l’action à tout propos et souvent à tous niveaux le rend insupportable dans l’exercice du travail. A partir du moment où chacun reconnaît « de jure » la fonction hiérarchique et la notion de chef « responsable », peu de gens contestent dans l’absolu le besoin de contrôle. Mais l’acception au sens large et naturel du mot contrôle fait souvent défaut.
Au nom du contrôle…
Dans le langage « anglo-saxon », le sens du mot contrôle s’apparente très vite à maîtrise, conduite ou équilibre, à l’inverse de la définition française liée à l’autorité. Cela met le « contrôlé » dans une situation de faiblesse face au « contrôleur ». Se sentant en position de force, ce dernier confond très vite son rôle, l’objet de son contrôle et sa finalité ! La procédure devient en l’occurrence une fin en soi pour le « contrôleur » qui ne manque pas de l’utiliser. L’abus de cette pratique primitive a tendance à bloquer le « contrôlé » et provoque un phénomène de rejet sans discernement.
L’infomanie au nom du contrôle est un autre travers d’une forme particulière de management. Discutable, cette prise permanente de boulimie d’informations en tous genres génère de la perte de temps. Elle dénote chez le « responsable » qui s’en nourrit et qui s’en réfère en continu d’un manque se suivi et de la dispersion dans l’action.
Les vertus du contrôle
Le contrôle, au sens intelligent, dépasse, et de loin, l’examen du fonctionnement de l’activité et des résultats. Il englobe le suivi de l’organisation des relations entre individus, de leur adéquation aux tâches, de la transmission de l’information, de la bonne connaissance de la répartition des responsabilités et de la compréhension des montages structurels mis en place. Le contrôle pour être vertueux et efficace doit s’enrichir d’une écoute approfondie des « contrôlés ».
Il ne faut pas oublier que toute action de contrôle, pour être comprise, se doit d’être accompagnée de conclusions et de décisions sur le travail et sa qualité, tout comme sur les acquis et les manques. A noter que la mise en place dans l’esprit des individus de la notion d’ « autocontrôle » qui s’appuie sur un échange permanent systématique entre personnes d’une même équipe assouplit grandement la démarche. Cette approche responsabilise les « acteurs » dans leur travail. Si elle ne substitue pas à d’autres formes de contrôle, elle est tout de même un des atouts importants de réactivité pour les équipes « gagnantes ».
Le « comment » du passage à l’action
Le contrôle et la façon dont il est mis en place font partie des gestes que perçoit le personnel dans l’accomplissement de son travail au quotidien. La rigueur et la fermeté sur l’essentiel, associées à une souplesse raisonnée sur les détails, rejetant lourdeur et bureaucratie, sont les meilleurs garants de l’équilibre et du dynamisme de l’entreprise. En outre, le sentiment encouragé de participer activement à la réalisation des objectifs de l’entreprise et à sa réussite procure à la personne une impression légitime d’indispensabilité qui le caractérise. Cela ne ferme pas pour autant les portes d’un contrôle actif, dans un respect sans faille des règles du jeu établies, quels que soient les outils et les méthodes employées…