Cela fait six ans, depuis 2009 donc, qu’ils augmentent systématiquement (ou qu'ils stagnent). Alors on peine presque à croire qu'ils puissent baisser un jour ! Et pourtant. Dans ses prévisions de budget, Bercy prévoit une baisse des prélèvements obligatoires dès 2016, soit plus rapidement que prévu ! Sans même attendre 2017, année électorale...
Le sens du timing
Les prélèvements obligatoires -c'est-à-dire le rapport entre les recettes fiscales et le PIB- doivent être cette année de 44,7%. Dès l’an prochain, ils vont baisser à 44,4%, pour arriver à 44,2% en 2017. En somme, la pression fiscale va s'alléger à la veille de la fin du mandat de François Hollande. De là à y voir un lien de cause à effet... Toujours est-il que cette baisse, si elle devient réalité, serait donc plus rapide que les prévisions initiales.
Cet optimisme, dont les Français seront évidemment les premiers bénéficiaires, figure dans le projet de budget pluriannuel concoté par Bercy. Le ministère de l'Economie et des Finances doit envoyer sa copie à Bruxelles, qui, c'est nouveau, a un droit de regard. Ensuite seulement il sera examiné par les parlementaires français.
Trop d'impôts, pas assez d'air ?
Dans un entretien aux Echos, Michel Sapin, ministre des Finances, a assuré hier que "désormais, nous sommes entrés dans une période de baisse des impôts". Il serait temps : même Manuel Valls a reconnu récemment que les hausses successives ont "étouffé l’économie française".
En termes d'impôts, la France est championne. Parmi les 28 pays de l'Union Européenne, elle n’est devancée que par la Belgique (45,4%) et le Danemark (48,1%). Et elle apparaît bien au-dessus de la moyenne européenne (39,4%). En France, ce sont essentiellement les revenus du travail qui sont taxés.
La notion de prélèvements obligatoires recouvre les impôtsdirects et indirects, les taxes, ainsi que les cotisations sociales obligatoires versées aux administrations publiques.