Les mutuelles ont désormais l’interdiction de rembourser certains frais médicaux aussi bien qu’auparavant. Pourquoi ?
Un remboursement capé
Depuis le 1er janvier, les complémentaires santé ne peuvent plus rembourser les consultations médicales au-dessus d'un certain plafond. Au grand dam de leurs clients, qui râlent ! Mais cela ne relève pas de leur responsabilité. Elles ne font que se soumettre à une nouvelle contrainte, liée à l’entrée en vigueur de la réforme des contrats dits « responsables ».
Cette réforme, voulue par la ministre de la Santé Marisol Touraine, leur impose désormais de rembourser les dépassements dans la limite du tarif fixé par la Sécu. Si votre médecin vous demande 50 €, et que le tarif Sécu pour cette consultation est de 15 €, alors votre mutuelle vous rembourse désormais au maximum 15 €.
Objectif : contenir les prix
L’objectif de cette mesure est de garantir un remboursement minimum pour certains soins, mais aussi de fixer des prises en charge maximales pour contenir les prix.
Il faut savoir que les dépassements d’honoraires pratiqués par les spécialistes ont doublé en vingt ans. Or pour certaines spécialités et dans certains quartiers, impossible désormais de trouver un praticien qui ne facture pas ces dépassements. Et la situation va empirer car la rareté des médecins va augmenter leur « pouvoir de marché ».
Les professionnels, sans doute parce qu’ils s’estiment mal payés, semblent avoir oublié le « tact et la mesure » dont ils sont censés faire preuve en la matière selon le Code de déontologie. En fait, ils ont relâché leur vigilance, s’abritant derrière le fait que les mutuelles prendraient en charge le surcoût induit. Mais cette époque est en passe d’être révolue.