Notre monde économique a, depuis toujours, connu divers cycles qui sont venus transformer le système dans sa globalité (révolution industrielle etc.). Chacun de ces cycles impose aux entreprises de s’adapter afin de pouvoir survivre.
Depuis une quinzaine d’années, les chaînes de valeur sont complètement reconfigurées à une vitesse fulgurante. Or dans un monde extrêmement mouvant, l’organisation traditionnelle des entreprise n’est plus adaptée. De nouvelles formes d’organisation sont en train de voir le jour. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère de l’organisation du travail. Et les prémices en sont déjà visibles.
La grande question que toutes les grandes entreprises se posent aujourd’hui pour survivre est la suivante : comment puis-je avoir l’agilité d’une startup tout en ayant 10 000 ou 100 000 collaborateurs. C’est le bœuf qui joue à vouloir être une grenouille ! La réponse c’est une nouvelle forme d’organisation. Une entreprise ouverte, en réseau et orientée projets. Une entreprise décentralisée. Des projets qui fédèrent au sein d’équipes autonomes et multidisciplinaires des talents internes et des talents externes, mobilisés le temps du projet.
Oui, les prémices en sont déjà visibles. Tout d’abord, elles sont visibles localement au sein d’entreprises traditionnelles. Incubateurs. Accélérateurs. Labs. Autant d’initiatives locales dont l’objectif, au fond, est d’injecter de l’agilité au sein de l’entreprise. Mais, ces prémices sont aussi visibles à l’échelle d’entreprises dans leur globalité. Des entreprises dans lesquelles le système pyramidal, jugé inefficace dans un contexte mouvant, a été abandonné.
Par ailleurs, de nombreuses startups innovent dans le domaine du recrutement, des ressources humaines et de l'organisation afin de répondre à ce nouveau besoin de flexibilité des entreprises, engendré par la mutation du monde économique. Des startups visionnaires imaginent déjà les entreprises décentralisées de demain, dont la gouvernance s’appuiera sur la blockchain. D’autres startups se positionnent tout le long de la chaîne de valeur du recrutement : l’identification, la qualification, la contractualisation, la rémunération etc. Grâce au digital, toutes les sources d’inefficiences de cette chaîne sont réduites. Nous entrons dans un monde dans lequel le digital permet d’identifier, de qualifier et de mobiliser des talents à la demande. Même de créer des équipes multidisciplinaires à la demande. Le temps d’un projet. C’est Uber, mais pour les métiers de l’entreprise.
Ainsi, le digital est à la fois une des tendances disruptives qui bousculent nos entreprises, mais aussi l’outil qui permet la mutation de celles-ci pour survivre. Un pharmakon de l’agilité. C’est la fin du travail que nous connaissons. La fin du salariat. C’est inévitable. Il est vain de chercher à freiner cette transformation. Bien au contraire, il est temps que nos hommes et nos femmes politiques se mettent en marche pour accompagner nos entreprises, afin que cette révolution ne soit pas synonyme de régression sociale, mais bien de progrès.