L’anorexie concerne 30 000 à 40 000 personnes en France... Malgré tout, les marques s'échinent à faire porter leurs nouvelles gammes de vêtements à des filles filiformes, censées faire rêver les ménagères de moins de 50 ans. Or une étude menée par des chercheurs britanniques vient démontrer que dans certains cas, les consommatrices en puissance ne sont pas dérangées par des mannequins bien en chair.
Un test grandeur nature
Les chercheurs ont interrogé trois groupes de femmes entre 18 et 25 ans sur leurs préférences en termes de corpulences, en leur présentant des photos de mannequins pour des marques déjà implantées ainsi que pour des marques inventées pour l'occasion.
Les résultats sont édifiants : quand il s’agit d’une marque connue, les acheteuses potentielles ne sont pas dérangées par les mannequins brindilles.
En revanche, et c'est là la révolution, quand il s’agit d’une marque qu’elles ne connaissent pas (et pour cause, elle a été créée de toutes pièces pour les besoins de l’étude), alors ces dames plébiscitent plutôt les mannequins plus en chair.
Du grain à moudre pour l'industrie de la mode
Et l’étude montre aussi que moins une femme a confiance en elle, plus elle préfère voir un mannequin aux formes rondelettes.
"Notre recherche montre que l'industrie de la mode n'a pas à avoir peur d'utiliser des mannequins de taille normale dans leurs campagnes marketing. Elle pourrait même s'apercevoir qu'elle vendrait plus de produits en faisant cela", explique le responsable de l’étude
Récemment, des députés ont déposé des amendements au projet de loi santé de Marisol Touraine. Objectif : que les agences de mannequin cessent de faire défiler des jeunes femmes trop maigres, et que certains sites internet cessent d’encourager des générations de jeunes filles à fantasmer sur l’extrême maigreur de ces mannequins dont les corps sont censés incarner les canons de la beauté.