Plus question d’utiliser dans votre jardin ou votre champ des insecticides tueurs d’abeilles ! Les députés en ont décidé ainsi, au grand dam des lobbies et des agriculteurs.
Un insecticide nocif
L'Assemblée nationale a en effet définitivement adopté le projet de loi sur la biodiversité, qui prévoit d’interdire les pesticides qui les tuent. Les pesticides en question appartiennent à la famille des néonicotinoïdes.
« L’interdiction vise toute la famille des néocotinoïdes pour éviter que l'industrie ne substitue des produits cousins après le retrait d'un produit précis » a expliqué Gérard Bapt, député de Haute Garonne et également médecin.
Plusieurs centaines d'études scientifiques ont prouvé leur nocivité sur les abeilles et pollinisateurs sauvages mais aussi sur les invertébrés aquatiques et terrestres, les poissons, les oiseaux et, au final, l'être humain.
L’interdiction sera effective à partir de 2018, pour laisser le temps aux agriculteurs de trouver des alternatives. Mais des dérogations pourront leur être accordées jusqu'au 1er juillet 2020.
Le miel et les abeilles
Cette mesure devrait réjouir les apiculteurs. En 2014, L'Union Nationale des Apiculteurs Français (Unaf) a alerté le gouvernement, en indiquant que la production de miel pour cette année était seulement d'environ 10 000 tonnes, soit 3 à 4 fois moins qu'il y a 20 ans. Et pour cause : les abeilles se meurent, victimes des produits phytosanitaires utilisés dans l’agriculture.
Or abeilles sont des insectes vitaux pour la pollinisation des végétaux et par conséquent pour la production alimentaire.
Mais comme l’explique un article paru dans Le Figaro, cette décision va rendre fous les industriels de l'agrobusiness, et en particulier les géants de l'agrochimie comme Bayer et Syngenta, qui produisent ces insecticides néonicotinoïdes.
« Au-delà de nos produits, il s'agit une fois encore d'une véritable atteinte à la compétitivité des agriculteurs français à qui nous supprimons petit à petit leurs outils de production alors que leurs voisins européens continuent très largement à les utiliser » a tenté d’expliquer Frank Garnier, président de Bayer en France, dans un communiqué.