Les Français ne croient pas aux promesses de François Hollande sur les impôts

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Par Nicolas Boudot Publié le 15 novembre 2014 à 4h14

Q1 : Pensez-vous que François Hollande tiendra son engagement de "zéro nouvelles hausses d'impôts d'ici 2017" ?

• Sous total "OUI" : 23 %
• Sous total "NON" : 76 %
• NSP : 1 %

Plus de ¾ des Français considèrent que François Hollande ne tiendra pas son engagement de « zéro nouvelle hausse d'impôts d'ici 2017 »

Le résultat de ce sondage montre que les Français interrogés considèrent que le discours du Président de la République, en matière de fiscalité, n'est pas crédible.

Malgré l'intervention de François Hollande sur TF1 le 6 novembre et une nouvelle annonce d'absence d'impôts supplémentaires en 2015, les Français n'ont pas oublié que le budget, en cours de discussion au Parlement, imposera des économies à hauteur de 3,6 milliards d'euros (pour répondre aux exigences de Bruxelles), de même qu'une augmentation de 20% de la taxe d'habitation des résidences secondaires.

De plus, la promesse de « gel fiscal » en 2015 du président de la République ne privera pas les collectivités locales de leur pouvoir de voter des hausses de taux des impôts locaux : taxes foncières, cotisations foncières des entreprises, droits de mutations, etc.

Ainsi, les promesses de François Hollande, a priori positives et naturellement populaires, ne sont plus considérées comme des « bonnes nouvelles » pour les Français interrogés. Il y a eu, dans le passé, trop de promesses non tenues (sur la question du chômage notamment), d'attentes insatisfaites, d'annonces sans lendemain.

En communication, pour dépasser l'insatisfaction chronique des Français depuis de nombreux mois François Hollande va devoir passer d'un discours de promesses qui correspond plutôt à un discours de campagne électorale, à un discours de preuves, fondé sur des résultats et des réalisations positives.

En construisant son discours politique sur la preuve, le président de la République pourrait réconcilier le temps de la gouvernance et de l'action politique (qui nécessite du temps avant de pouvoir en tirer les bénéfices), avec le temps de la communication politique fait d'immédiateté et d'annonces à court terme.

En tout état de cause, il demeure une règle intangible en matière de communication médiatique : quand on n'a pas de message à délivrer, il faut s'abstenir de communiquer : « Pas de message, pas de media ».

Q2 : Vous personnellement, soutenez-vous les opérations militaires extérieures de la France malgré le surcoût budgétaire qu'elles entraînent ?

• Sous total "OUI" : 41 %
• Sous total "NON" : 58 %
• NSP : 1 %

41% des Français interrogés soutiennent les opérations militaires extérieures de la France malgré le surcoût budgétaire qu'elles entraînent

En période de crise politique au niveau national, les présidents de la Vème République ont historiquement et majoritairement opté pour un report de leur action au sein de la scène internationale (Mitterrand en 1991 en Irak, Chirac en 2003 en Irak encore, Sarkozy en 2008 en Géorgie).

Le résultat de ce sondage interroge sur le fait de savoir si les Français rejettent ici les interventions militaires ou les augmentations budgétaires induites. Les dépenses des opérations réalisées au Mali, en Centrafrique ainsi qu'en Irak représentent un dépassement des dépenses de l'Etat de 605 millions d'euros. Si l'on compare cette somme à celle des économies à réaliser en termes de prestations sociales - 700 millions d'euros - on peut comprendre que les Français soient dubitatifs quant au soutien des opérations extérieures de l'Armée, tant les efforts budgétaires à réaliser sont contraints.

En communication, ces éventualités (le rejet des interventions militaires ou la crainte des augmentations budgétaires induites), démontrent que la volonté présidentielle d'affirmer une action militaire n'a pas été entendue par les Français et que la pédagogie de la politique internationale de la France manque sans doute un peu de vigueur au sein de l'opinion publique, eu égard à un contexte budgétaire défavorable

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