D’autant que je m’en souvienne, j’ai toujours été pro-européen. De par mes origines, moitié Français, un quart Bulgare et un quart Italien, déjà, l’Europe s’imposait à moi comme une évidence, mais surtout, l’idée de la construction d’un grand espace politique fédéral de taille mondiale pouvant parler d’égal à égal avec les Etats-Unis ou les BRICS m’a toujours paru être une nécessité.
Sans vouloir entrer dans un débat politique, qui n’est pas l’objet de cette série d’articles, je vais donc tenter d’aborder le sujet d’un point de vue purement économique.
Qu’est-ce que l’Europe fédérale dont je parle ? L’Europe fédérale, cela serait surtout et avant tout une Europe dans laquelle la mobilité des citoyens entre états membres serait réellement facilitée de par l’existence d’une langue commune officielle.
L’Europe fédérale, cela serait également une véritable union de transfert dans laquelle les états excédentaires « paieraient » en partie la facture des pays déficitaires. Mais pour se faire, faudrait-il encore qu’il existe un véritable sentiment d’appartenance à une « nation » commune.
De même, pour qu’une union de transfert soit considérée comme juste et donc acceptée par le plus grand nombre, une harmonisation des règles sociales et fiscales ainsi que la définition de politiques budgétaires cohérentes et harmonisées se devraient d’être instaurées auprès des états membres.
Enfin, bien que nous utilisions déjà pour une grande majorité d’entre nous l’euro, une monnaie commune ne permet pas toujours de pouvoir comparer les salaires en parité de pouvoir d’achat d’un pays à l’autre. Ne serait-il pas judicieux de développer un concept de salaire en parité de pouvoir d’achat à l’image de ce que nous faisons déjà pour comparer des PIB de pays très différents, afin de pouvoir comparer ce qui est comparable. En effet, gagner 2 000 euros par mois à Paris, ce n’est pas comme gagner 2 000 euros par mois à Varsovie ou à Sofia.
Créer un véritable espace homogène de 500 millions d’habitants est selon moi la manière la plus évidente de pouvoir libérer les potentiels. Pourquoi presque toutes les startups du numérique à succès sont-elles nées dans la Silicon Valley ? Les Américains savent-ils mieux y faire ? Si tel était le cas, pourquoi alors à la tête de nombre de ces startups à succès retrouve-t-on souvent des Européens ?
La réponse se trouve peut-être là, sous nos yeux. L’Europe est un espace encore trop hétérogène pour pouvoir catalyser les potentiels et permettre aux Européens d’aller conquérir le monde.