Pour baisser les prix des carburants, toutes les idées sont bonnes et pour la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, une des solutions pourrait être un geste de la part des distributeurs, invités à réduire leurs marges. Mais l'État en fera-t-il autant ?
Les automobilistes français regardent avec effroi les prix des carburants qui ne cessent de grimper à la faveur d'une reprise mondiale de l'activité économique, plus forte que prévu. Le pouvoir d'achat de ceux qui ne peuvent travailler sans voiture s'en ressent, faisant craindre au passage un retour en force du mouvement des « gilets jaunes ». À l'Assemblée nationale, Barbara Pompili a invité les distributeurs à « faire un geste dans cette période difficile, en réduisant leurs marges ». La ministre de la Transition écologique a aussi indiqué qu'elle se tenait prête à réunir les distributeurs en cas de besoin.
Jouer le jeu
Le ministère veut dans un premier temps s'assurer que les distributeurs « jouent le jeu » : aucun d'entre eux ne doit profiter de la situation pour augmenter les prix à la pompe de manière excessive, a asséné Barbara Pompili. Pas nécessairement le meilleur moyen d'amadouer les distributeurs… « Nous ne laisserons pas nos concitoyens sans solution face à cette hausse des prix du carburant, en particulier les nombreux Françaises et Français qui ont besoin de leur voiture tous les jours », poursuit-elle.
La responsabilité des pouvoirs publics
Les distributeurs sont-ils prêts à faire un geste, comme l'exhorte le gouvernement ? Michel-Edouard Leclerc a saisi la balle au bond en mettant les pouvoirs publics face à leurs responsabilités. « Je suis prêt à aider l'État à baisser les taxes en accompagnant son mouvement, mais c'est à l'État de commencer », a réagi le président de l'enseigne E.Leclerc. Il poursuit : « Si l'État baissait ses taxes, on suivrait. Il n'y a pas beaucoup sous le pied aujourd'hui pour baisser nos marges puisqu'on est déjà pratiquement à prix coûtant ». Selon une étude de l'inspection des finances, les taxes prélevés par l'État représentent 60% du prix des carburants à la pompe.