Avec l'inflation galopante, les consommateurs ont rapidement compris qu'il leur fallait arbitrer les achats pour leurs courses alimentaires. Les gagnants sont les produits de distributeurs « premier prix », au détriment des grandes marques.
Changement de cycle dans les grandes surfaces. Les consommateurs font beaucoup plus attention à leurs budgets, contraints par la hausse des prix très visible depuis le début de l'année. L'inflation, qui devrait s'établir à 5% d'ici l'été, a commencé à modifier en profondeur les habitudes des consommateurs qui se reportent sur les marques de distributeurs (MDD), délaissant les produits des marques nationales. Le panéliste NielsenIQ a relevé que les ventes de produits de grande consommation (alimentation, hygiène, entretien) et de produits frais sous marques nationales avaient reculé de 0,5% au premier trimestre.
Le premier prix a la cote
À l'inverse, les ventes des produits MDD en ont profité pour augmenter légèrement de 0,1%, avec une ventilation très nettement en faveur des marques de distributeurs « premiers prix » : leurs ventes ont grimpé de 11% sur les trois premiers mois de l'année, quand celles des produits « premium » ont baissé de 3,4% et celles des produits standards ont augmenté de 0,2%. Pour le dire autrement, les consommateurs arbitrent en faveur des produits les moins chers, et pour cause : le budget « courses » n'a pas évolué alors que les étiquettes ne cessent de valser.
Le bio à la peine
Les clients des grandes surfaces revoient aussi leurs habitudes de consommation. Exit certains produits jugés trop chers comme le poisson ou la viande rouge. Désormais, la demande se porte volontiers sur le riz ou les pâtes. Et les produits bio en font aussi les frais : les ventes du bio MDD ont plongé de 4,9%. On assiste là à une véritable descente en gamme qui pourrait profiter aux discounters et pousser les grandes marques à repenser leurs gammes tarifaires.