La réforme des allocations familiales avait déjà fortement impacté les familles nombreuses. Cette fois, on touche à leur retraite. C’est la goutte d’eau, selon une association qui les défend !
Des retraités pas comme les autres ?
En mars 2011, les partenaires sociaux ont décidé d'abaisser les majorations familiales de retraites des cadres - parents d'une famille nombreuse. L'Union des Familles en Europe a demandé à la Justice d'annuler cette décision. L'audience doit se tenir demain au Tribunal de grande instance de Paris.
Depuis sa création en 1947, l'AGIRC (régime complémentaire des cadres) versait aux parents de famille nombreuse des majorations de retraite liées au nombre d'enfants qu'ils avaient élevés. Ces majorations (8% pour 3 enfants, 12% pour 4, 16% pour 5, 20% pour 6 et 24% pour 7 et au-delà) rétribuaient l'effort consenti par ces familles.
Mais un accord signé en mars 2011 a limité ces majorations à 10% quel que soit le nombre d'enfants élevés et plafonné les sommes ainsi versées à 1000 euros par an.
Un accord jugé "inacceptable"
"Inacceptable" selon l'Union des Familles en Europe, qui invoque "l’équité" ! "On sait, en effet, que ce sont les enfants des familles nombreuses qui, demain, paieront nos retraites. On sait aussi que les mères de ces enfants ne peuvent généralement pas mener une carrière normale, si bien qu'elles auront des pensions encore plus faibles que les autres femmes. On sait, enfin, que ces familles n'ont guère pu épargner pour leurs vieux jours" explique l’association.
Sur le plan juridique, l'UFE estime même que l'accord est illégal.
En 1999, dans la même configuration, la Cour de Cassation a annulé un précédent accord qui diminuait les majorations familiales des cadres retraités.