Les bons plans pour aller à l’opéra et au concert sans se ruiner

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Par Philippe Herlin Modifié le 13 décembre 2022 à 20h36
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Les bons plans pour aller à l’opéra et au concert sans se ruiner - © Economie Matin
10 eurosLe saviez-vous ? On peut se procurer des places à 10 euros pour l'Opéra Garnier.

Les saisons 2017-2018 des grandes institutions musicales parisiennes sont sorties. Comme les années précédentes, nous reprenons notre guide des bons plans pour se rendre à l’opéra et au concert sans trop dépenser.

Le principal conseil que nous pouvons donner consiste à s’y prendre à l’avance et à récupérer les programmes de la prochaine saison, la consultation étant souvent plus aisée que les sites Internet. Cette méthode vaut également pour nos lecteurs de province : Lyon, Toulouse, Nantes, Lille, etc. proposent de belles saisons à des prix abordables, il faut épluchez les programmes. Ensuite, créez-vous un compte sur ces sites, de façon à être prêt le jour J.

Nous abordons ici les grandes institutions, mais le mélomane parisien ne manquera pas de consulter également les programmes de grande qualité de l’Auditorium du Louvre, des concerts Jeunes Talents dans le Marais, de la Salle Gaveau, de la Salle Cortot, de l’Opéra Royal de Versailles, etc. Le Théâtre du Châtelet est fermé pour travaux, il rouvrira en 2019. Par contre l’Opéra Comique rouvre ce mois-ci après deux ans de travaux, nous avons déjà parlé de sa programmation.

Commençons par l’Opéra de Paris qui propose une saison de très haut niveau dans ses deux salles, le Palais Garnier et l’Opéra Bastille. Parmi les nouvelles productions, signalons Don Carlos de Verdi (la version française en cinq actes) avec un plateau extraordinaire (Jonas Kaufmann, Ludovic Tézier, Sonya Yoncheva, Elina Garanca), la magnifique production de Patrice Chéreau du dernier opéra de Janacek (De la Maison des morts), La Bohème de Puccini avec Sonya Yoncheva, Jephtha de Haendel par Les Arts Florissants et William Christie, Benvenuto Cellini de Berlioz mis en scène par Terry Gilliam (le réalisateur de Brazil), Boris Godounov de Moussorgski mis en scène par Ivo Van Hove (qui a monté les détonants Damnés de la Comédie française), Parsifal de Wagner, et un nouvel opéra de Kaija Saariaho. Parmi les reprises, signalons le sublime Pelléas et Mélisande mis en scène par Robert Wilson. Le ballet fera la part belle à Pina Bausch en reprenant son Orphée et Eurydice et son stupéfiant Sacre du Printemps, on pourra revoir les magnifiques Daphnis et Chloé de Benjamin Millepieds, Roméo et Juliette de Sasha Waltz et La Nuit transfigurée d’Anne Teresa de Keersmaeker.

Comment assister à plusieurs de ces spectacles sans se ruiner ? On peut bien sûr s’abonner, même s’il n’est pas forcément pratique de bloquer des dates un an à l’avance. Sinon une bonne solution consiste à acheter ses places à l’unité environ trois mois à l’avance, et pour cela l’Opéra a établi un calendrier d’ouverture des réservations : par exemple, pour voir Pelléas et Mélisande, qui commence le 19 septembre, il faut se connecter au site le 30 mai à 9 heures. On peut ainsi acquérir des places dans toutes les catégories, dont plusieurs sont bon marché, mais il ne faut pas traîner parce qu’elles partent en quelques minutes. Il existe aussi un excellent dispositif fonctionnant tout au long de l’année : la Bourse aux billets officielle qui permet la revente de billets entre spectateurs en toute transparence et sans commissions, avec souvent des prix attractifs. Reste enfin les solutions le jour même : 32 places debout à 5 euros à Bastille (en haut sur les côtés) mises en vente 1h30 avant le début de la représentation, une centaine à visibilité réduite à 10 euros à Garnier proposées à l’ouverture des guichets de Garnier à 11h30. Les moins de 28 ans bénéficient d’une opération spéciale avec des avant-premières à 10 euros seulement, les places sont mises en vente sur le site environ un mois avant la représentation. Signalons deux nouveautés avec 10 soirées offrant des tarifs réduits (-40%) aux moins de 40 ans et 4 soirées à prix cassés pour les familles qui ne sont jamais venues à l’Opéra. Des réductions de prix sont par ailleurs proposées pour certains spectacles le long de l’année. Quoi qu’il en soit, créez-vous un compte sur le site de l’Opéra pour être averti des différents modes de réservation.

Dans sa superbe salle à l’italienne, le Théâtre des Champs-Elysées propose toutes les formes musicales, que ce soit l’opéra mis en scène (Le Barbier de Séville de Rossini, Dialogues des Carmélites de Poulenc, Alcina de Haendel, Orphée et Eurydice de Gluck), l’opéra et l’oratorio en concert (21 en tout, toujours surtitrés, même les oratorios, ce qui est une excellente initiative), l’orchestre symphonique (l’Orchestre National de France et l’Orchestre de Chambre de Paris, qui y ont leurs habitudes, le prestigieux Philharmonique de Vienne, le Philharmonique de Saint-Petersbourg, le Philharmonia, etc.), le récital de chant (Natalie Dessay, Magdalena Kozena, Renée Fleming, Juan Diego Florez, etc.), la musique de chambre et le piano (Grigory Sokolov, Boris Berezovsky, Evgeny Kissin, Bertrand Chamayou, etc.).

Il existe des formules d’abonnement, d’ors et déjà ouvertes, à partir de cinq spectacles, et permettant d’obtenir des tarifs intéressants. Pour les concerts à l’unité, notez la date du lundi 12 juin dans votre agenda puisque l’ensemble des spectacles de la saison seront proposés à la vente, premiers arrivés, premiers servis. Reste ensuite l’avant-dernière catégorie (visibilité limitée), à 10 ou 15 euros, en vente uniquement au guichet à partir du 1er septembre, et la dernière catégorie (visibilité faible ou nulle) à 5 euros, en vente le jour même une heure avant la représentation. Notons qu’une bourse officielle d’échange des billets ouvrira en septembre.

La Philharmonie de Paris affiche les tarifs les plus attractifs. La saison propose dans ses deux salles (la Philharmonie proprement dite et la Cité de la musique) un copieux programme symphonique, mais aussi de la musique de chambre et des musiques du monde. Par sa disposition "en vignoble" autour de l’orchestre, la grande salle de la Philharmonie, récemment baptisée "Grande Salle Pierre Boulez", permet aux spectateurs d’être proche des musiciens, ce qui constitue une incontestable plus-value. Etablir des préconisations serait trop long, il faut se plonger dans l’imposante brochure (388 pages !), plus claire que le site, mais signalons tout de même que l’on y retrouvera l’Orchestre de Paris, l’orchestre résident, dirigé par son nouveau directeur musical, Daniel Harding, et qui fêtera les 50 ans de sa création. Signalons entre autres Simon Rattle qui viendra avec l’Orchestre Philharmonique de Berlin et le London Symphony Orchestra, Valery Gergiev qui donnera le Ring de Wagner sur deux saisons, Gustavo Dudamel avec le Los Angeles Philharmonic, Riccardo Chailly et l’Orchestre de la Scala, Zubin Mehta et l’Orchestre Philharmonique d’Israël. Le récital de piano y aura aussi une belle place (Pollini, Angelich, Freire, Lupu, Perahia…).

Il existe des formules d’abonnement, d’ors et déjà ouvertes, mais il faut surtout noter dans vos agendas le lundi 29 mai à 11h pour l’ouverture sur le site de l’achat des places à l’unité pour l’ensemble des concerts de la saison. Surtout que les places de dernière catégorie à 10 euros, mais offrant une excellente visibilité, ne seront disponibles qu’à ce moment. Un rapport qualité/prix exceptionnel. Ceci dit, les catégories supérieures demeurent tout à fait abordables.

Radio France bénéficie depuis novembre 2014 d’un superbe auditorium recouvert de bois de 1.600 places. Comme à la Philharmonie, le public est disposé autour de l’orchestre et toutes les places offrent une excellente visibilité, une vraie réussite qui permet de décrypter comment le chef d’orchestre et les musiciens se répondent, on a le sentiment de plonger dans la mécanique symphonique. Les orchestres maisons, l’Orchestre National de France et l’Orchestre Philharmonique de Radio France, s’y produisent régulièrement, on n’hésitera pas à piocher dans ce riche programme. On suivra particulièrement la première saison d’Emmanuel Krivine à la tête de l’Orchestre National, ce spécialiste de la musique française devrait y briller. On retrouvera avec plaisir l’excellent chef finlandais Mikko Franck qui fêtera cette année les 80 ans du Philharmonique. Excellente initiative, Radio France propose un copieux programme de musique de chambre, dans l’Auditorium et le Studio 104, assuré par des musiciens des orchestres ou, pour les récitals de piano, des artistes invités (François-Frédérique Guy, Rudolf Buchbinder, Alexandre Tharaud, Jean-Efflam Bavouzet, intégrale Debussy par Alain Planès). N’oublions pas les concerts du Chœur de Radio France, qui fête ses 70 ans, de la Maîtrise, une dizaine de concerts de jazz, des récitals d’orgue, le festival Présences consacré au compositeur français Thierry Escaich, et les concerts jeune public.

Comme à la Philharmonie, les prix sont très abordables. Les abonnements viennent d’ouvrir, il existe une intéressante formule pour les moins de 28 ans (4 concerts pour 28 euros). Des tarifs de dernière minute (25 ou 10 euros) sont proposés 30 minutes avant le début du concert, lorsqu’il reste des places. La vente des concerts à l’unité commence le jeudi 1er juin à 10 heures, elle permet d’accéder aux places de la 5e et dernière catégorie à 10 euros, soit un rapport qualité/prix exceptionnel.

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Philippe Herlin est économiste, Docteur en économie du Conservatoire National des Arts et Métiers, il a publié plusieurs ouvrages chez Eyrolles et rédige des chroniques hebdomadaires pour Goldbroker. Il écrit tous les vendredis un article sur l'art et la culture vus à travers l'économie, et intervient ponctuellement sur d'autres sujets. Son site : philippeherlin.com.

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