La grande distribution a obtenu ce qu'elle réclamait avec insistance depuis des mois : l'autorisation de vente d'autotests de détection antigénique pour la COVID-19. Une mesure exceptionnelle à durée limitée, prévoit le gouvernement.
Depuis le printemps, les patrons du secteur de la grande distribution réclamaient du gouvernement la possibilité de vendre des autotests de dépistage, devenus un objet du quotidien pour tous les Français. Un monopole jusque-là détenu par les pharmacies, mais la demande est si forte que l'exécutif n'a pas eu d'autre choix que de céder. Jean Castex ne l'a pas annoncé lors de son point presse du début de semaine, mais le Journal officiel confirme la nouvelle ce 28 décembre. Le décret explique qu'il y a lieu de « diversifier les circuits d’approvisionnements et de ventes des autotests » en raison de la hausse très forte du taux d'incidence.
Demande très forte
Les autotests sont en effet très demandés en cette période, vues les réunions familiales des fêtes de fin d'année. Mais l'autorisation est exceptionnelle et elle durera jusqu'au 31 janvier 2022, prévient le décret. Plusieurs enseignes sont d'ores et déjà prêtes pour commercialiser ces autotests. E.Leclerc, Système U et Lidl ont annoncé qu'elles distribueraient ces produits. Michel-Édouard Leclerc estime que cette mesure est « juste et utile » et déclare que ses équipes sauront se montrer à la hauteur des enjeux. Il promet aussi que les autotests seront vendus « à prix coûtant ».
Des autotests vendus à prix coûtant
Prix coûtant, cela signifie autour de 2 euros, et même un peu moins. Le gouvernement a fixé un prix plafond de 5,20 euros. Pour les Français et pour la grande surface, c'est donc une bonne nouvelle. Mais ça l'est moins pour les pharmaciens qui estiment que le marché de la santé doit être préservé des appétits de la grande distribution. Philippe Besset, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), a mis en garde : les autotests ne sont pas une simple marchandise à mettre en grandes et en moyennes surfaces. « L’encadrement par un professionnel de santé est fondamental », estime-t-il, en assénant que cette mesure est un renoncement à la stratégie de tracing de l'épidémie.