Les compagnies d’assurance font face à des défis et des opportunités sans précédents où le numérique n’est plus seulement une nouvelle façon de conditionner et vendre des concepts traditionnels, mais bien un élément qui va redéfinir l’industrie de façon profonde.
Il est impossible d’ignorer l’immense valeur du marché mondial de l’assurance, représentant 4,72 trillions d’euro aujourd’hui. Il faut ajouter à cela plus de 1,53 trillion d’euro qui pourront être débloqués si l’industrie se digitalise d’ici 2018, rendant l’industrie encore plus attractive. C’est ce que montre le récent rapport de Cognizant sur l’avenir du travail dans le secteur de l’assurance. Le rapport fait partie d’une étude plus complète pour laquelle le Centre for the Future of Work de Cognizant a interrogé 168 dirigeants de compagnies d’assurance à travers le monde. Ils se sont exprimés sur leurs priorités numériques et technologiques, leur vision des opportunités générées par la transformation digitale et son impact sur les développements futurs de leur entreprise.
Les fournisseurs d’assurance, qui se concentrent traditionnellement sur leur cœur de métier, devront repenser ce qu’ils font, et comment ils le font, face au changement initié par les données, l’automatisation et l’intelligence artificielle.
Le numérique, clef de voûte du développement des assureurs
D’après l’étude, environ 2/3 des assureurs (61 %) pensent que la transformation provoquée par le digital est le facteur clef de l’avenir de l’équipe commerciale de leur organisation. L’industrie de l’assurance, orientée sur les données, a beaucoup à gagner en travaillant avec l’automatisation et l’apprentissage automatique, qui augmentent la capacité d’analyse et de création de valeur grâce aux données. Pour une société, être plus stratégique et spécialisée peut vouloir dire cibler un secteur vertical extrêmement niche, comme, par exemple, la protection de la propriété intellectuelle liée aux découvertes de l’industrie biochimique, au lieu de continuer à vouloir se positionner sur de vastes marchés indifférenciés. Allianz, via son offre auto télématique lancée en 2014, en est l’exemple parfait. Allianz Conduite connectée permet en effet de récolter des données de conduite client via un boitier électronique. En outre, être plus automatisé et technique aide à réduire les coûts de traitement des tâches de back-office, à travers le déploiement de l’automatisation robotique des processus (RPA). Presque tous les répondants de l’étude ont dit être d’accord avec l’affirmation selon laquelle « les compétences requises pour réussir dans mon industrie vont changer de façon significative au cours des trois prochaines années ». De ce fait, d’ici 2018, 5 grandes dynamiques commerciales vont impacter de façon significative l’avenir du travail dans l’assurance :
- Le travail deviendra plus stratégique que jamais
- Le travail deviendra plus spécialisé
- Le travail deviendra plus automatisé
- Les professionnels du secteur travailleront davantage avec des machines qui améliorent les actions déjà réalisées par les êtres humains
- Le travail deviendra plus technique
Pour rester dans la compétition, les compagnies d’assurance devront s’adapter à ces dynamiques et doter leurs employés de compétences pertinentes.
Les connaissances des données comme bases des compétences analytiques
Un nombre important de cadres du secteur de l’assurance (68 %) déclarent qu’en 2016, les compétences analytiques étaient les plus importantes. D’ici 2020, ce chiffre s’élèvera 88 %. Ces facultés augmenteront seulement si les entreprises comprennent de plus en plus le pouvoir des données et ont la connaissance de celles-ci. En revanche, 57 % déclarent que « la vente » était la deuxième qualification la plus cruciale en 2016. D’ici 2020, ce chiffre restera relativement constant pour atteindre 61 % seulement. Les répondants estiment que la vente reste essentielle, mais que son importance n’augmentera pas de façon substantielle au cours des prochaines années. La capacité à vendre des produits et des services restera toujours pertinente. Néanmoins, d’autres compétences pour lesquelles la reconnaissance était moindre, telles que l’analyse des données, sont désormais nécessaires pour les compagnies d’assurance, dans un monde de plus en plus orienté sur les logiciels.
L’industrie est d’accord sur le rôle central des données et des analyses – aussi bien aujourd’hui qu’à l’avenir – dans l’élaboration des modèles et les débouchés commerciaux. A bien des égards, ce n’est pas une surprise, mais l’étude confirme un point fondamental : sans une approche centrée sur les données liées à ce que fait une compagnie d’assurance, et la façon dont elle le fait, certains acteurs risquent d’avoir des difficultés à maintenir leur place dans cette industrie compétitive, et à dégager les trillions leur permettant de continuer à innover.