Décidément, Emmanuel Macron qui voulait déverrouiller l'économie se heurte à de nombreux obstacles. Cette fois, c'est du Sénat que vient la fronde. Les sénateurs, qui examinent actuellement le projet de loi dit pour la croissance et l'activité porté par le ministre de l'Economie, ont dit non à une mesure qui visait à réduire les délais d'attente au permis de conduire.
Les employés de La Poste, futurs examinateurs ?
De quoi s'agissait-il ? L'idée était de permettre à des agents contractuels ou publics, comme des employés de La Poste, de faire office d'examinateurs. Car faute de professionnels en nombre suffisant, les candidats doivent parfois patienter jusqu’à 200 jours, soit 6 mois, pour repasser l'épreuve pratique du permis de conduire s’ils ont échoué.
Pourtant, les députés avaient voté en faveur de cette disposition contenue dans la loi Macron. La mesure prévoyait que dans les départements où le délai moyen entre deux présentations d'un candidat à l'épreuve pratique du permis B dépasse 45 jours, les préfectures pourraient recourir à des agents publics ou contractuels, habilités et formés, comme examinateurs.
La guerre aux auto-écoles ?
Mais les sénateurs ont estimé que "le législateur n'est pas fondé à décider des mesures dérogatoires au droit commun, comme le recours à des agents contractuels ou de La Poste, sans disposer d'une étude d'impact". Soit !
"La loi Macron est une déclaration de guerre ouverte contre les professionnels de l'apprentissage à la conduite", résumait récemment le porte-parole d'un de leurs syndicats, lors d'une manifestation.
1,5 millions de candidats tentent chaque année de passer leur permis de conduire, avec un taux de réussite moyen de 55%.