Eco Digest du 11 juin 2012 (1) – C’est du jamais vu sous la Ve République. Jamais l’abstention n’avait été aussi élevée pour un premier tour des élections législatives. 42,77 % des 46 millions d'électeurs inscrits ne sont pas allés voter ce dimanche, ils avaient été 39,6 % en 2007, date du précédent record. La gauche est arrivée en tête du scrutin : selon les résultats définitifs, l'ensemble de la gauche (PS, EELV et Front de gauche) totalise 46,8 % des suffrages, contre 34 % des voix pour la droite (UMP et ses alliés) et 13,6 % pour le Front national.
La gauche peut donc espérer obtenir la majorité absolue à l’assemblée nationale, le 17 juin. Selon le sondage Opinionway pour Le Figaro et LCI, le PS obtiendrait 293 à 323 sièges, l’UMP 218 à 248 sièges et Europe Écologie-Les Verts 15 à 20 sièges. Le MoDem et le Front National ne sont crédités que de 2 sièges maximum (lire le point de vue d’Eric Verhaeghe sur le MoDem pour Économie Matin).
- Quel changement côté gouvernement? Tout ministre-candidat battu devra partir au soir du second tour, selon la règle imposée par le chef du gouvernement. Aucun des 26 membres du gouvernement qui se présentaient aux électeurs n’a été éliminé dès le 1er tour de scrutin. Six ministres gardent d’ores et déjà leur fauteuil car élus dès le 1er tour, à commencer par le premier d’entre-eux, Jean-Marc Ayrault, réélu à Nantes, pour le sixième mandat consécutif. Les cinq autres ministres élus sont Laurent Fabius (Affaires étrangères), Bernard Cazeneuve (Affaires européennes), Delphine Batho (Justice), Victorin Lurel (Outre-mer) et Frédéric Cuvillier (Transports). Les autres membres du gouvernement sont donc encore en course, le plus souvent en ballotage favorable comme Pierre Moscovici (Economie et Finance) dans le Doubs et Jérôme Cahuzac (Budget) dans le Lot-et-Garonne.