La Poste songe à faire disparaître le timbre rouge. Les Français ont fortement réduit les envois de plis urgents, leur préférant d'autres méthodes de communication plus efficaces.
Le timbre rouge, qui assure la livraison d'un pli à J+1, pourrait-il disparaître purement et simplement ? C'est la réflexion en cours à La Poste : « Est il encore utile, alors qu'on a tout ce qu'il faut comme moyen de communication urgent, de garder une lettre rouge ? », s'interroge Philippe Wahl, le patron du groupe public, à France Inter. Il y a dix ans, les familles françaises écrivaient une cinquantaine de lettres rouges, illustre-t-il. « L'année dernière, c'est cinq ». Le timbre rouge, dont le prix ne cesse d'augmenter (1,28 € depuis le 1er janvier), pourrait donc faire les frais des moyens de communication électroniques qui ont l'avantage de l'instantanéité.
La crise frappe aussi La Poste
Comme bien d'autres entreprises, La Poste a souffert de la crise sanitaire l'an dernier. Son chiffre d'affaires s'est contracté de 13 %, tandis que la distribution de courrier a fortement reculé : 1,6 milliard de plis en moins, une baisse de 18 % d'une année sur l'autre. L'entreprise a cependant su profiter du boom de la livraison à domicile : l'activité Colissimo a bondi de 29 %. Mais cette performance est insuffisante pour compenser la baisse de la distribution de plis traditionnels. C'est dans ce contexte que La Poste a présenté son plan stratégique 2021-2030, avec une ambition : devenir « la première plateforme européenne du lien et des échanges ». Le groupe veut conserver la distribution du courrier, mais aussi se renforcer dans l'activité colis et mettre au point de nouveaux services.
La Poste veut se rendre disponible 6 jours sur 7
« Fondamentalement, ce que nous cherchons à faire, c'est être disponible 6 jours sur 7 pour nos clients », explique Philippe Wahl. L'entreprise va lancer le « rendez-vous facteur » cette année, qui va permettre aux clients de prendre rendez-vous sur Internet avec un facteur : ils pourront ainsi lui remettre un colis ou une lettre recommandée. Un moyen de combler la fermeture de bureaux de poste ; néanmoins, « si le bureau de poste est fréquenté, il restera », assure le dirigeant. Le nombre de points de contacts sera lui géré avec les collectivités locales.