Le « système » : personne ne sait ce que c’est, mais beaucoup en profitent

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Par Jacques Martineau Modifié le 6 septembre 2016 à 5h54
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@shutter - © Economie Matin

Le « système », tout le monde en parle, mais de quoi s’agit-il ? Tous en subissent ses effets, mais beaucoup en profitent. En cette période de fin de mandat présidentiel, il est mis en exergue.

Pour s’en convaincre, il suffit d’apporter quelque attention aux divers commentaires et réflexions au travers des médias ou à la table d’un café. Le « système » est responsable de tous les maux, surtout en période de crise. Toute action envisagée contre le « système » est vaine et à l’avance vouée à l’échec. Chercher à isoler un des sous-ensembles du « système » pour mieux lutter contre lui revient à se battre contre des moulins à vent…

Indiscernable, insaisissable et incontournable, le « système » est partout présent. Il dépend du passé, de l’histoire, de la culture et de la structure du milieu ainsi que des femmes et des hommes qui le constituent. Le « système » sert d’environnement et de référence à une multitude d’individus ayant des origines et des cultures différentes, occupant des fonctions et des responsabilités diverses, dans tous les domaines professionnels. Les médias et les politiques (majorité ou opposition) loin d’échapper à la règle l’entretiennent. D’un endroit à l’autre la perception n’est pas la même, mais le concept de « système » existe.

C’est lui qui détermine, l’atmosphère, le climat et l’ambiance des relations dans l’action. Sa confusion, liée à sa complexité, vient du fait que par définition le « système » est contenu dans un milieu clos aux parois poreuses. Les informations et interférences externes peuvent le pénétrer, mais a priori l’information contrôlée ne sort du « système » que par la voix officielle.

Microcosme de notre société, la vie courante, sociale, publique, politique ou dans l’entreprise est constituée de hauts et de bas. Ces « multiples » vies, chacune caractérisée par son propre « système », sont constituées de périodes enthousiastes, calmes et troublées, comme d’autres moments de satisfactions et de frustrations. Ces périodes d’épanouissement et de morosité sont composées de situations humaines différentes, bien vécues et/ou conflictuelles. Cette réalité banale, en cas de difficultés, a trop souvent tendance à freiner la volonté de réagir.

Le « système » quel qu’il soit est trop souvent évoqué comme prétexte pour avoir tendance à baisser les bras. Il importe au contraire d’affirmer une volonté de progrès avec une profonde détermination de réussite. Rien n’est fatal. Il faut toujours savoir choisir le moment opportun pour changer de milieu. Sachant que quel que soit le milieu concerné, il sera lui même caractérisé par un « système » particulier, mais différent.

À titre d’exemple, les éditorialistes, politiques ou économistes, les polémistes ou les débatteurs entretiennent leur propre « système » qui leur donne toute satisfaction. L’incompétence de certains comme la suffisance d’autres le prouve, faisant du tort aux quelques journalistes de qualité encore dans le circuit. Tous profitent des parois indéformables du « système » pour se protéger, se valoriser et s’auto-coopter. Véritable « cluster », ce milieu est opaque pour toute personne extérieure au « système » qui tente de s’en rapprocher et indéfinissable pour d’autres.

En période de difficultés, le « système » s’alimente lui-même en interne, c’est-à-dire en vase clos. Il est le principal lieu d’échanges, de manipulations et de langue de bois. Savamment alimenté, ce lieu devient une source de rumeurs. Toujours perçu comme un frein, comme un obstacle à la vérité, à la décision et au progrès, le « système » est un mal universel inévitable. Il touche, dans un esprit clanique, principalement les milieux professionnels, associatifs, culturels, économiques et sociaux, financiers, de gouvernance politique et, bien entendu, le cercle des médias qui, loin d’y échapper, l’entretient…

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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