Le rebond de l'économie de l'an dernier a permis au système de retraite français de renflouer ses caisses : la situation financière est bien moins catastrophique que redoutée. À tel point que l'urgence d'une réforme se justifie beaucoup moins.
Le bilan 2021 du Conseil d'orientation des retraites (COR) dépeint une situation finalement pas si défavorable pour les différents régimes de retraite français. Certes, en 2020 le système de retraite affichait une perte de 13 milliards d'euros. Mais le contexte sanitaire était exceptionnel. Pour 2021, les projections faisaient encore état d'un besoin de financement de 7 à 10 milliards d'euros. Ce sera finalement beaucoup moins.
Des déficits moins importants que prévu
Le déficit de la branche retraite de la Sécurité sociale s'est ainsi limité, si on peut dire, à 2,6 milliards d'euros. Le budget voté en décembre estimait que ce déficit serait deux fois plus élevé, à 5,8 milliards. Divine surprise donc, ce d'autant que l'Agirc-Arrco, le régime des salariés et des cadres, a engrangé un confortable excédent de 2,6 milliards d'euros… Pour d'autres régimes, le bilan 2021 est plus difficile, comme c'est le cas de la CNRACL qui s'occupe des retraites des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers, dont le déficit va se creuser dans les prochaines années.
Plus d'argent dans les caisses
Le système de retraite a bénéficié l'an dernier de l'apport de la masse salariale supplémentaire (+9%) qui a permis de renflouer les caisses : plus de salariés, ce sont davantage de cotisations. La situation est telle qu'elle met à mal l'urgence de réformer les retraites voulue par plusieurs candidats à l'élection présidentielle. Emmanuel Macron et Valérie Pécresse veulent, par exemple, repousser l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Le contexte est finalement assez défavorable pour ce genre de proposition, même si le COR estime que l'équilibre du système ne sera pas atteint avant une quinzaine d'années.