Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, veut des moyens pour contribuer à la réussite des engagements de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique. Avec, à la clé, une facture de plusieurs dizaines de milliards d'euros.
Jean-Pierre Farandou veut placer le ferroviaire au cœur du débat de l'élection présidentielle. Le PDG de la SNCF demande des moyens pour aider la France à tenir les engagements pris dans l'accord de Paris sur le climat. Selon lui, le ferroviaire peut contribuer à la solution face au défi du réchauffement climatique, mais aussi à l'aménagement du territoire, la relance industrielle et l'emploi. Il en appelle à un « report modal fort » de la voiture vers le train. Avec un objectif en tête : doubler la part du train dans les transports, qui représentent plus de 30% des émissions de gaz à effet de serre, permettrait de réaliser entre le quart et le tiers de l'effort de décarbonation des transports.
Miser sur le train
Le train représente actuellement 10% de l'ensemble des transports en France, pour 0,3% seulement des émissions de CO2. Il y a donc une belle marge que Jean-Pierre Farandou voudrait se mettre dans la poche. Mais cela nécessite une accélération des investissements qui permettra de doubler la part du rail dans le transport de marchandises d'ici 2030 (le fret ferroviaire passera de 9 à 18%). Pour le transport de voyageurs, l'objectif est aussi de doubler la part du train, mais durant la décennie 2030. C'est qu'il faut auparavant muscler le réseau et ouvrir de nouvelles lignes.
Lourde facture
Ce programme ambitieux ne pourra pas être financé par la SNCF seule, puisque la facture atteindrait des dizaines de milliards d'euros. C'est la raison pour laquelle Jean-Pierre Farandou lance cet appel, pour que les politiques s'emparent du sujet et tracent des perspectives de financement. Le patron de la SNCF évoque deux possibilités : la tarification du carbone et une « réglementation des usages » sur l'automobile et l'avion, en faveur du train.