Le forum de Davos permet de découvrir quels seront les accords gagnant-perdant qui nous seront imposés en priorité. Le climat est toujours d’actualité.
C’est bientôt la saison où le gratin de la technocratie empile ses cachemires dans ses valises siglées, prend ses jets privés et, dans un gros nuage d’émission carbone, rejoint la station suisse huppée de Davos pour parader au Forum économique mondial. Objectif : parler des vastes problèmes du monde et les résoudre tous ensemble. Tous ensemble, c’est-à-dire politiciens, technocrates payés par l’argent des autres, dirigeants de multinationales. Problèmes mondiaux = gouvernement mondial = taxe mondiale Voilà qui est alléchant.
Bizarrement, le phénomène bitcoin et cryptomonnaies, pourtant si tendance cette année, n’est pas au programme. Peut-être que la Parasitocratie s’est rendu compte que plus elle tentait de prouver que le bitcoin n’était rien et que c’était mal, plus elle démontrait que les monnaies fiduciaires qu’elle contrôlait étaient pires. Car les grandes devises dans lesquelles nous payons nos impôts n’ont elles non plus aucune valeur intrinsèque mais – contrairement aux monnaies virtuelles privées – leur quantité est déterminée par le bon-vouloir de la technocratie. Un sujet beaucoup plus alléchant du menu est « La démocratie dans une ère de post-vérité ».
Peut-être, cher lecteur, n’êtes-vous pas familier de l’ère post-vérité. Rien ne vaut Wikipedia pour se mettre rapidement à jour d’une tendance :
« Les expressions ère post-vérité (post-truth politics) ou ère post-factuelle (post-factual politics) sont utilisées pour décrire l’évolution des interactions entre la politique et les médias au XXIème siècle, du fait de la montée en puissance de l’usage social d’internet, notamment de la blogosphère et des médias sociaux. […] Culture politique au sein de laquelle les leaders politiques orientent les débats vers l’émotion en usant abondamment d’éléments de langage et en ignorant (ou en faisant mine d’ignorer) les faits et la nécessité d’y soumettre leur argumentation, ceci à des fins électorales […] Qui fait référence à des circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence pour modeler l’opinion publique que les appels à l’émotion et aux opinions personnelles. »
Notez que le programme comporte tous les bons mots-clé. Je vous les ai mis en gras pour que vous ne vous fatiguiez pas trop, cher lecteur.
« Digital misinformation and micro-targeting are global phenomena that can have an unprecedented impact on political opinions and election campaigns, especially in a direct democracy like Switzerland. How can this challenge be tackled ? »
Traduction journalistique :
« L’information numérique trompeuse et le microciblage sont des phénomènes globaux qui peuvent avoir un impact sans précédent sur les opinions politiques et les campagnes électorales, surtout dans une démocratie directe comme la Suisse. Comment ce challenge peut-il être relevé ?«
Traduction normale :
« L’information numérique trompeuse et le microciblage sont des phénomènes mondiaux qui peuvent avoir un effet sans précédent sur les opinions politiques et les campagnes électorales, surtout dans une démocratie directe comme la Suisse. Comment ce challenge peut-il être relevé ? »
Ca tombe bien, la France, toujours à la pointe de la tendance dans ces sujets, prépare un projet de loi contre les fake news !
Encore une loi liberticide supplémentaire couvée par ce très libéral président sans qu’aucune demande n’ait été formulée par le bon peuple. Post-vérités et fake news ne sont que l’habillage de désinformation, rumeur, démagogie, manipulation… des choses vieilles comme le monde. Evidemment, dans un débat démocratique, toutes les idées et tous les discours ne se valent pas mais la démocratie repose justement sur la liberté d’expression ! Les gens sont censés faire le tri et non pas se reposer sur une « autorité supérieure ». En revanche, les sujets sensibles du piratage de notre esprit par les big techs et de la mise à disposition des administrations de nos données personnelles ne font pas partie du programme…
Rien non plus, cette année, sur l’intelligence artificielle, les robots qui nous volent notre boulot et la nécessité d’un revenu universel qui nous serait versé par ces robots… La Parasitocratie préfère se concentrer sur un vaste « problème global », sujet à désinformation et fake news : le climat. Là, les enjeux économiques sont plus importants. Les taxes, subventions, allocations se multiplient. Beaucoup d’accords gagnant-perdant deviennent possibles, comme l’expliquent avec leur humour légendaire nos voisins britanniques.
Pour plus d’informations, c’est ici et c’est gratuit