Le système monétaire est la véritable cause de l’appauvrissement des classes moyennes, du rejet des partis conventionnels et de la montée du populisme.
Si l’on commence à réfléchir à ce qu’est l’argent et à son fonctionnement, on s’expose à être isolé, fui, voire interné. Ce sujet est si insaisissable – telle une goutte de mercure sur une surface de granit – que vous vous agacez puis devenez hystérique. Vous commencez à parler tout seul, car personne d’autre ne vous écoute. Si vous n’y prenez garde, on peut vous enfermer chez les fous dangereux.
Tout au long de ces deux derniers mois, nous avons réfléchi à l’argent. C’est devenu notre sujet de prédilection. Voilà pourquoi les gens nous fuient pendant les réceptions. Et voilà pourquoi notre famille invente toutes sortes de prétextes pour changer de conversation. ” Ouah ! Pardon de t’interrompre, papa… mais ce n’est pas une soucoupe volante qui vient de passer, là ? ”
Sans nous démonter… nous poursuivons… Nous pensons que nous sommes sur quelque chose d’important… Nous sommes parvenus jusque là ; alors autant aller jusqu’au bout. Contre toute attente, le livre de George Gilder, The Scandal of Money, est venu renforcer tout cela. Lui aussi, réfléchit à l’argent. Pourtant, il avait l’air plutôt normal, le 17 juillet à la Freedom Fest de Las Vegas. Il n’a eu aucun tic nerveux, n’a pas parlé à tort et à travers, ni manifesté un délire paranoïaque.
Le dollar est une imposture qui a dénaturé l’économie mondiale
Gilder est pratiquement parvenu à la même conclusion que moi, mais par un cheminement différent. Il base son analyse sur la théorie de l’information, à laquelle je ne connais rien. Mais le résultat est le même : le dollar est une imposture. Ce n’est pas de l’argent réel. Il fait seulement semblant de l’être. En outre, il a dupé le monde entier… et intégralement dénaturé l’économie mondiale.
Nous avons déjà relié la plupart des données entre elles, ou les points. Aujourd’hui, nous établissons un lien entre ce nouveau dollar et la paupérisation de la classe moyenne… ce qui explique pourquoi même Donald Trump – un homme qui ne possède aucune des qualités normalement recherchées chez un dirigeant – a pris la tête du camp républicain dans la campagne présidentielle.
L’un de nos chers lecteurs apporte de l’eau à notre moulin, sur ce phénomène. Voici ce qu’il écrit :
Cher M. Bonner, Vous êtes brillant mais vous passez à côté d’une pièce importante du puzzle. Moi qui ai vécu cette expérience exceptionnelle d’observer toute une économie passer du marché libre au communisme (économie centralisée par l’État) — il s’agit de l’expérience cubaine sous Fidel Castro et ses compères – je peux témoigner qu’en fin de compte, ni l’argent ni l’or n’ont d’importance. A Cuba, il n’y a pas de pénurie de monnaie-papier mais il n’y a rien à acheter avec. Même avec tout l’argent ou tout l’or du monde, vous ne pourrez pas vous payer une tasse de café si personne ne veut vous la faire.
Et oui…exactement.
L’argent n’est pas la richesse. Il mesure uniquement ce que vous pouvez vous acheter avec. Et s’il n’y a rien ? Alors l’argent ne sert à rien. Imaginez un homme au Pôle Nord. Il meurt de faim et de froid. Vous lui donnez un billet de 100 dollars. Qu’est-ce que cela vaut ? Rien, zéro. Et si vous lui donnez une pièce d’or, c’est pareil.
On finit toujours par échanger quelque chose contre autre chose
L’argent sain mesure honnêtement la production. C’est la production qui constitue la véritable richesse. Et si vous voulez de la richesse, il faut produire. C’est tout le sens de la Loi de Say : vous achetez des choses avec des choses, pas avec de l’argent. L’argent malsain, en revanche, fausse tout le système.
Dans quelle proportion ? C’est le sujet d’un article paru dans le Financial Times. ” La fureur populiste envoie une injonction à l’élite “, écrit M. Martin Wolf, membre permanent de l’élite et porte-parole de la Parasitocratie. Pauvre M. Wolf. Même sans réfléchir à l’argent en soi – car, comme par hasard, il passe à côté de la véritable cause de cette ” fureur “, à savoir le système monétaire mis en place par l’élite même – la moutarde lui monte déjà au nez.
L’essentiel de l’avertissement lancé par M. Wolf, c’est que l’élite ferait mieux d’être attentive. ” La stagnation du revenu réel sur la période la plus longue depuis 1945 constitue un fait fondamental “, poursuit-il. Récemment durant cette période – de 2005 à 2014 – par exemple, près de 100% des ménages italiens ont constaté une baisse ou une stagnation de leurs revenus réels. Aux Etats-Unis, ils sont 80%. Quant à la France, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, ils font à peine mieux.
Depuis 1980, les emplois du secteur de la production – source de bons salaires pour les classes moyenne et défavorisée – ont chuté au sein de toutes les économies les plus développées, y compris en Allemagne et au Japon. Dans la plupart d’entre elles, ils ont été réduits de moitié, environ. Nous ne savons pas si ce sont les faits eux-mêmes… ou cette redoutable fureur populiste… mais après les avoir cités, ce pauvre M. Wolf pète un plomb.
”Ensemble, la stagnation prolongée, les bouleversements culturels et l’échec des politiques, peuvent ébranler l’équilibre entre la légitimité démocratique et l’ordre mondial. La candidature de M. Trump en est une conséquence. Ceux qui rejettent cette réaction chauviniste doivent mettre en avant des idées imaginatives et ambitieuses en vue de rétablir cet équilibre… Il en va de notre civilisation “.
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