En début d'année, personne n'avait évidemment prévu que la crise sanitaire allait chambouler toutes les prévisions pour l'année. Et pas grand monde n'aurait parié sur une multiplication par quatre du déficit public.
Toutes les prévisions faites en début d'année ont volé en éclats. Le déficit public aurait ainsi dû être contenu à 53,5 milliards d'euros : finalement, il devrait s'établir à… 248 milliards ! Un chiffre multiplié par quatre en raison des mesures prises pour soutenir l'économie et les Français. L'an dernier, le gouvernement était parvenu à maintenir le déficit dans les clous de Bruxelles, soit 3% du PIB. En 2020, le taux va exploser : il sera de 11,3% du produit intérieur brut. La Commission européenne a néanmoins autorisé les pays membres à laisser filer leurs déficits, il aurait été impossible de faire sans. Et la fin de l'année ne s'annonce guère mieux avec le nouveau confinement en vigueur depuis la fin de la semaine dernière.
Enveloppe de 20 milliards
Bercy planche sur un nouveau projet de loi de finances rectificative (PLFR) qui contient une enveloppe de 20 milliards d'euros supplémentaires d'aides diverses. Cette somme devrait permettre de « finir l'année », explique le ministre délégué aux Comptes publics, Olivier Dussopt, au Journal du Dimanche. Les crédits du fonds de solidarité vont passer à 19,4 milliards (contre 8,5 milliards auparavant), tandis que ceux dédiés aux exonérations de charges seront de 8,2 milliards au lieu de 5,2 milliards. « Depuis mars dernier, le Covid nous a coûté 186 milliards d'euros : 100 milliards de pertes de recettes du fait de la chute d'activité, et 86 milliards de mesures d'urgence sanitaires et économiques », décrit-t-il.
Creusement de la dette publique
À ces mesures de soutien s'ajoute le plan de relance du mois de septembre (100 milliards d'euros), dont une partie peut être considérée comme de l'investissement. Et aussi l'amputation des recettes fiscales : chaque mois de confinement, ce sont 10 milliards d'euros qui n'entrent pas dans les caisses publiques, soit entre 2 et 2,5 points de croissance. Bruno Le Maire a annoncé vendredi dernier que la dette publique du pays serait finalement de 119,8% du PIB, au lieu des 117,5% prévus auparavant.