A première vue, la France a fait un gros effort pour réduire son déficit. Tant mieux. Las, à y regarder de plus près, ses dépenses continuent en réalité d’augmenter…
Des recettes en nette hausse
D’après les derniers chiffres publiés par le ministère des Finances, le déficit budgétaire a reculé de 8,4 milliards d'euros sur les dix premiers mois de l'année, atteignant 77,1 milliards d'euros fin octobre contre 85,5 milliards à la même date un an plus tôt.
Dans le détail, les recettes fiscales se sont établies à 260,1 milliards d'euros, contre 251,8 milliards l’an dernier, grâce notamment aux recettes issues de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
Et les dépenses ? C’est là que le bât blesse. Elles ont atteint 328,3 milliards d'euros, soit 10 milliards d’euros de plus qu’il y a un an. Le ministère souligne dans un communiqué que cette hausse est en partie liée à la recapitalisation du groupe nucléaire Areva, et à la hausse des dépenses des ministères pour 2017.
Soit. Toujours est-il que pendant la campagne, Emmanuel Macron a promis de redresser les finances (même si la cure qu’il proposait n’était pas aussi austère que celle défendue par son rival François Fillon).
La France crédible vis à vis de Bruxelles ?
La baisse du déficit était, dixit le candidat d’En Marche !, la condition sine qua non pour que la France puisse à nouveau parler d'égale à égale avec l'Allemagne et être à nouveau crédible vis-à-vis de Bruxelles. Parviendra-t-il à résorber réellement les dépenses, et à afficher durant cinq budgets successifs un déficit en baisse ? Rien n’est moins sûr.
Pour mémoire, en 2012, François Hollande avait promis, à peine arrivé à l’Elysée, d'abaisser le déficit public sous les 3 % du PIB dès 2013. Une promesse jamais tenue : la France a demandé, et obtenu, un report auprès de Bruxelles. Et ce à trois reprises !