Le clubbing est mort, vive les soirées privées thématiques

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Dimitri Antoniades Publié le 21 août 2016 à 5h00
France Boites Nuit Chute Secteur
@shutter - © Economie Matin
30 %Le chiffre d'affaires des boîtes de nuit françaises a chuté de 30 % en deux ans.

Après plusieurs glorieuses décennies, l’attrait pour les boîtes de nuit semblent décliner auprès de la jeune génération. Au Royaume-Uni, le nombre d’établissements nocturnes est passé de 3 100 en 2005 à 1 700 l’année dernière.

Et en France ? Leur nombre a été divisé par deux en trente ans. Entre 2008 et 2010, 800 discothèques ont fermé et le chiffre d'affaires du secteur a chuté de 30%. Si l’explication vient en partie du coût de ces soirées (prix de l’entrée et des consommations), l’avènement des réseaux sociaux et des applications de rencontres ont également joué un rôle prépondérant dans ce désamour entre les fêtards et les boîtes de nuit. Désormais, la « génération Snapchat » se tourne vers des modèles de soirées en petit comité, avec des déclinaisons infinies de thèmes.

En boîte de nuit, il y a ceux qui viennent pour danser et ceux qui viennent y faire des rencontres amicales ou amoureuses. Sauf qu’en 2016 - et ce depuis plusieurs années maintenant - pour faire des rencontres, cela se passe désormais ailleurs notamment sur les réseaux sociaux. Facebook, Twitter, puis Tinder, Happn et des dizaines d’autres contribuent à des rencontres plus rapides et plus faciles. Tout comme il est également plus facile de tomber sur quelqu’un avec qui on partage davantage de centres d’intérêts lors d’une soirée entre amis plutôt qu’en boîte de nuit.

Un besoin croissant d’intimité

L’autre explication de la désertion des boîtes vient d’une évolution de la jeune société. Désormais, plus question de s’enfermer dans un gigantesque hangar plongé dans le noir, baigné de lumières stroboscopiques parmi une foule composée de centaines d’inconnus. Place aux ambiances cosy, intimes et conviviales des soirées entres amis. Dans une étude récente (*), les 18-35 ans ont confirmé cette tendance : la génération connectée trouve les soirées en boîtes tout simplement « impersonnelles ». Arrivés à la fin de la semaine, cette jeunesse préfère passer du temps à discuter entre amis et non à hurler par-dessus de la musique beaucoup trop forte pour se faire entendre.

Un exemple illustre bien l’évolution des soirées en boîtes vers les dîners entre amis : l’émergence des soirées « rooftop » dans les métropoles. La tendance, venue de New York il y a plusieurs années déjà, commence à fleurir sur les toits de Paris. L’initiative est arrivée en 2013 dans la capitale française et on a vu depuis l’apparition des rooftops du Nüba, du Mama Shelter, du Perchoir ou encore du Point Éphémère. Une tendance qui va exploser dans les années à venir au vu des nombreux toits plats de la ville.

L’explosion de nouvelles soirées thématiques

Toutes ces évolutions ont amené les 15-35 ans à envisager d’autres moyens de faire la fête ou plus simplement de se retrouver entre amis de façon conviviale et en même temps originale. C’est d’ailleurs vers l’originalité que tend cette jeunesse, pour qui les soirées déguisées et autres thématiques sont celles d’un autre siècle. Exit les thématiques à papa (soirée cinéma, soirée Hawaï, etc.) et autres vieilleries (soirée années 1980, karaoké…) honnies par les adeptes des réseaux sociaux.

Place désormais aux défis à relever tout au long d’une soirée et aux jeux de rôles. Connaissez-vous le jeu de « La Lune » ? Cette lune là n’est pas comme les autres : elle ne peut accueillir qu’un seul type d’habitant. Il peut s’agir d’un objet bien sûr, mais aussi d’une catégorie d’objets (uniquement ceux qui peuvent voler) ou encore de tous les objets dont le nom commence par la lettre N par exemple. Un jeu qui peut paraître simple de prime abord, mais qui peut devenir autrement plus compliqué selon l’imagination des participants.

Défis maison et Loup Garou

Un défi revient de plus en plus souvent dans les soirées entre amis : s’inventer une autre vie. Il s’agit d’imaginer non seulement un métier (évidemment le plus original possible) mais également toute une vie qui n’a absolument rien de véridique : une ribambelle d’enfants, une passion pour les caravanes, un TIC persistant, etc.

Par exemple :
« Je suis professeur d’escrime, dans le Cantal, j’ai 3 enfants ». Le tout est de rester concentré et cohérent jusqu’au bout pour conserver sa crédibilité.

Il y a également l’explosion des jeux de rôles, comme le Loup Garou ou Petit meurtre entre amis. Des jeux qui s’adressent à toutes les générations et ont même été déclinés sous la forme de jeux de société depuis quelques années. De quoi s’occuper plusieurs heures durant, à moindre coût et sans avoir à se creuser la tête pour trouver un lieu adapté.

Ces nouveaux modes de défis s’expliquent enfin par le fait que la génération actuelle, sans aller jusqu’à la qualifier de « raisonnable », recherche des activités plus saines, plus sécurisées qu’une sortie en boîte de nuit un samedi soir. Bien sûr les jeux d’alcools existent toujours, tout comme les autres excès, mais les 15-35 préfèrent désormais organiser ces soirées dans des lieux connus (chez des amis) ou dans des lieux privatisés.

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

Dimitri Antoniades - CEO et co-fondateur de Yhostee

Aucun commentaire à «Le clubbing est mort, vive les soirées privées thématiques»

Laisser un commentaire

* Champs requis