L'exercie est toujours le même : à chaque annonce de nouveux chiffres du chômage, les analystes et les journalistes plongent dans les détalis à la recherche des perdants et des gagnants.
En mars, si le nombre de demandeurs d'emploi a progressé de seulement 1600 nouveaux inscrits, après 31 500 chômeurs de plus en février, ce sont les "seniors" (au sens statistique) qui trinquent. + 7300 actifs de plus de 50 ans ont rejoint les rang de Pôle Emploi, quand 4 300 jeunes en sortaient. Eu égard au poids statistique de ces deux populations dans les chiffres du chômage, autour de 25 %, la hausse du nombre de seniors chômeurs est une vraie catastrophe, quand les mesures à destination des jeunes donnent des résultats probants. En un an, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A de plus de 50 ans a fait un bond de près de 12 %, représentant 769 000 personnes.
Souci : la politique menée en matière d'emploi depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir cible aussi les seniors avec le fameux contrat de génération, qui offre une subvention de 4000 euros par an aux entreprises maintenant un senior dans l'emploi, tout en embauchant un jeune. Manifestement, ce n'est pas un argument suffisant pour conserver ou embaucher un plus de 55 ans...
Autre paramètre surveillé de près : le chômage de longue durée. Pour une fois, celui-ci est resté stable, quand tout ces derniers mois, le nombre des demandeurs d'emploi inscrits depuis plus un an explosait tous les mois. En revanche, même en tordant les courbes dans tous les sens, il n'y a pour l'instant aucun signe concret d'une inversion de la courbe du chômage, ni même d'une stabilisation. Depuis le débût de l'année, ce sont encore 50 000 nouveaux chômeurs qui se sont inscrits à Pôle Emploi.