En France, plus de 2 millions de personnes sont sans emploi depuis plus d'un an. Et d'après une étude menée par l'American Psychological Association, bien souvent, cela modifie la personnalité intrinsèque du demandeur d'emploi.
Moins extraverti, moins sympathique
D’après l’étude, cinq grands traits de la personnalité peuvent être modifiés après plus d'un an passé à la recherche d’un emploi. Ainsi l’intéressé deviendrait moins scrupuleux, moins sympathique, moins ouvert, moins extraverti et plus nerveux. Rien que cela ! Une évolution du comportement qui évidemment n'aide pas à retrouver un poste, notamment au sein d’une entreprise. Le chômeur, victime de lui-même ? La thèse est osée, et fera polémique.
D’après Xavier Camby, directeur de la société Essentiel Management interrogé par Atlantico, "oui, le changement de comportement des chômeurs est avéré. Mais peut-on en déduire que la personnalité des chômeurs change aussi définitivement ?". Pour lui, rien n’est moins sûr.
Il souligne en revanche la "grande souffrance intime, profonde et inconsciente" ressentie par de nombreux chômeurs, notamment liée au sentiment de perdre de son utilité sociale. Une souffrance profondément ignorée. Il évoque aussi "les sentiments de culpabilité personnelle, d'échec coupable, de faillite honteuse, d'inadaptation incurable" souvent accrus par la prise de psychotropes. Avec à la clef des "symptômes étonnamment proches de ceux du Burn-Out", le syndrôme d’épuisement professionnel. Et in fine, une dégradation de l’état de santé.
Remettre le pied à l'étrier par la formation
Le 9 février, le ministre du Travail François Rebsamen a annoncé une série de mesures destinées à lutter contre le chômage de longue durée. Parmi elles, la mise en place d'un droit à une "formation qualifiante gratuite" pour tous les chômeurs ayant un projet de formation éligible au compte personnel de formation(CPF) à partir de mars 2015.
En France, le nombre de demandeurs d'emploi de longue durée, c'est-à-dire inscrits à Pôle Emploi depuis un an ou plus, a explosé ces dernières années selon l’Insee. Il a bondi de 131% depuis juin 2008, pour atteindre 2,2 millions d’inscrits fin 2014. Soit une hausse de près de 10% en un an. Et près de 200 000 personnes supplémentaires.