Si le bitcoin devient une monnaie électronique universelle, il n’est pas dans une bulle. Dans le cas contraire, il n’a aucune valeur.
Pour savoir si le bitcoin est ou non une bulle en train de crever, encore faut-il être capable de le valoriser avec des techniques d’évaluation objectives.
Sait-on évaluer objectivement le bitcoin ?
On sait valoriser une action d’entreprise en évaluant des bénéfices futurs et en débattant avec des arguments. Bien entendu, il subsiste une part de subjectivité sur la surévaluation ou la sous-évaluation de l’action. De même, on sait valoriser une obligation d’un émetteur. Pour cela, on analyse, par des techniques éprouvées, la solvabilité de l’émetteur. Également, on sait aussi valoriser des actifs financiers hybrides. C’est le cas par exemple des obligations convertibles puisque l’on sait valoriser les actions, les obligations et les options de conversion d’une obligation en action.
On sait aussi valoriser des produits dérivés de type optionnel sur n’importe quel sous-jacent avec des hypothèses de comportement statistique de ce sous-jacent (actions, taux d’intérêt, change, matières premières…). Enfin, on sait débattre, à tort ou à raison, de la surévaluation ou de la sous-évaluation d’une monnaie par rapport à une autre (le taux de change) à partir d’analyses fondamentales. Pour cela, on utilise les anticipations de différentiels de taux d’intérêt entre les deux monnaies, les situations de compétitivité et de balances des paiements courants des deux pays concernés par ces monnaies…
Mais sait-on – ou plutôt peut-on – valoriser le bitcoin avec ces outils traditionnels d’économistes (pour les classes d’actifs traditionnelles) ou de statisticiens et mathématiciens (pour les actifs hybrides et produits dérivés) ? Pas vraiment. Dans la mesure où le bitcoin n’est, comme nous avons essayé de le montrer, pas valorisable, il est vain de chercher à savoir si celui-ci est dans un état de bulle, tout du moins en retenant des considérations économiques et financières. Mais on peut s’interroger sur des éléments extra-économiques et extra-financiers. Et dès lors, on peut s’inquiéter de l’affolante progression du cours du bitcoin.
Le risque informatique
La technologie de la blockchain est supportée par un registre numérique qui conserve la trace de toutes les transactions en bitcoins. Mais n’existe-t-il pas un risque de piratage par des « génies » de l’informatique en décodant et recodant ou en créant quelque chose de mieux et de plus rapide ?
Le risque politique
Les politiciens, qui cherchent à réguler, administrer et normer, ont toujours cherché à s’approprier les innovations du secteur privé. Le risque est donc grand que les cryptomonnaies subissent le même sort. Les prétextes que les gouvernements mettront en avant sont sérieux : la cybercriminalité, le financement du terrorisme et le blanchiment.
Le risque climatique
Le minage du bitcoin (l’équivalent de la création monétaire pour une monnaie fiduciaire par une banque centrale) consomme beaucoup d’électricité. Une seule transaction absorbe la consommation journalière de plus de neuf foyers américains, selon le Bitcoin Energy Consumption Index. Nous entendons déjà des climatologues nous expliquer que le bitcoin est un facteur aggravant du réchauffement climatique.
Mais ces risques sont passés à l’arrière-plan par ceux qui voient dans le bitcoin une future monnaie universelle. Mais le deviendra-t-il ?
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