Le 15 octobre de cette année, l'Italie tournera une page symbolique et historique : Alitalia, la compagnie aérienne perpétuellement en faillite, va en effet disparaitre. Elle sera remplacée par une nouvelle entreprise publique.
Né en 1947, Alitalia a connu ses premières difficultés dans les années 90 avec la déréglementation dans le secteur du transport aérien mondial. De nombreuses compagnies nationales ont su se restructurer pour demeurer pertinentes sur un marché de plus en plus concurrentiel… Mais pas Alitalia. En 2008, l'entreprise dépose son bilan en raison d'une perte nette de 3,7 milliards d'euros. Mais Rome a toujours soutenu « sa » compagnie aérienne, à grands renforts d'aides publiques. Puis est venu l'épisode Etihad qui tente de relancer la compagnie italienne, sans y parvenir.
Rome éponge les dettes
Le gouvernement est donc revenu au secours d'Alitalia en 2017 avec un nouveau renflouement des caisses de l'entreprise. Peine perdue : la compagnie perdait chaque jour 2 millions d'euros. La seule solution aux yeux des autorités italiennes est de repartir de zéro, en remplaçant Alitalia par une nouvelle entreprise publique baptisée ITA (Italia Trasporto Aereo). Elle reprend 52 avions d'Alitalia (dont 7 longs-courriers), soit la moitié de la flotte, et assurera une soixantaine de routes vers 45 destinations.
Passage de témoin
Mais si ITA est une entreprise publique, le gouvernement cherche tout de même à adosser à la nouvelle compagnie un ou plusieurs partenaires privés. Plusieurs groupes semblent intéressés, comme Lufthansa, United Airlines et Ryanair. Le dossier pourrait rebondir favorablement car ITA repart sans les casseroles d'Alitalia, qui maintenait l'ancienne compagnie sous l'eau. En attendant, les clients qui ont des réservations avec Alitalia après le 15 octobre devront demander un remboursement avant le 14 octobre et réserver de nouveaux billets auprès d'ITA.