BNP Paribas est accusée par les autorités américaines de violation d'embargo, un délit pour lequel elle devra plaider coupable au pénal. Mais, surtout, elle risque une amende record de 10 milliards de dollars car l'administration Obama veut en faire un exemple. Mais ce montant, pour Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, n'est pas « raisonnable ».
Donner à BNP Paribas une amende juste
Interrogé sur le sujet dans la matinée du 3 juin 2014 sur France 2, le ministre des Affaires Etrangères est revenu sur la question de l'amende record que risque BNP Paribas. Selon les dernières indiscrétions de la presse le montant pourrait avoisiner les 10 milliards de dollars.
Loin de vouloir défendre la banque, Laurent Fabius estime néanmoins que l'amende est trop élevée. « S'il y a eu faute ou infraction, il est normal qu'il y ait sanction. La sanction doit être proportionnée et raisonnable. Ces chiffres-là ne sont pas raisonnables » a déclaré le ministre.
L'administration Obama veut en effet montrer, avec une telle décision, que les banques ne sont pas au-dessus des lois. Lors de la crise des subprimes pour laquelle aucune banque n'a été condamnée les banques étaient surnommées les « too big to fail ». Barack Obama veut tourner cette page.
Laurent Fabius estime la décision « unilatérale »
BNP Paribas est accusée d'avoir violé l'embargo sur Cuba, le Soudan et l'Iran en transférant de l'argent de ses filiales américaines vers ces pays et d'avoir caché ces transactions aux autorités américaines.
Une telle amende semble donc exagérée comparée, par exemple, aux amendes infligées aux banques responsables de la crise des subprimes considérée comme la base de la crise économique mondiale de 2008.
Pour Laurent Fabius, une telle amende serait « l'exemple d'une décision injuste et unilatérale. Ça serait un très sérieux et même grave problème ».