Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, souhaite que la négociation sur l'assurance chômage, prévue à l'automne soit "repoussée à la fin de l'année" et prévient qu'il n'est pas question de "diminuer les droits des demandeurs d'emploi", vendredi dans un entretien au Figaro.
En effet, fait valoir Laurent Berger, une autre négociation va s'engager prochainement, sur la formation professionnelle, et "il n'est pas possible de mener de front deux négociations importantes". "Je souhaite que celle de l'assurance chômage soit repoussée à la fin de l'année", dit-il en rappelant l'enjeu: "dégager des ressources supplémentaires en attendant le retournement de la conjoncture". Il évoque à ce propos "des cotisations en plus, si dans le même temps les cotisations des branches famille et maladie sont transférées vers de la CSG".
Un diminution des droits inacceptable pour Berger
Interrogé sur une éventuelle réduction ou dégressivité des indemnités, Laurent Berger prévient qu'"il n'en est pas question". "Diminuer les droits des demandeurs d'emploi dans une période où le chômage est au plus haut est inacceptable. Cela serait mauvais pour la consommation et donc la croissance. Nous n'accepterons aucune remise en cause de la règle du régime: un jour cotisé donne droit à un jour indemnisé dès quatre mois de cotisation". Evoquant la situation de l'emploi, le numéro un de la CFDT juge que "le débat actuel porte trop sur l'inversion de la courbe du chômage et non sur les leviers pour y parvenir". "Il faut une baisse durable et non statistique du chômage".
Opposé à la defiscalistion des heures sup'
Tout en défendant les contrats aidés qui sont "un vrai espoir" pour les personnes très éloignées de l'emploi, M. Berger estime qu'"une politique de lutte contre le chômage ne doit pas se résumer aux contrats aidés". Il appelle le patronat à se mobiliser davantage, notamment dans les contrats de génération. Laurent Berger réaffirme aussi son opposition "à toute défiscalisation des heures supplémentaires", mais appelle le gouvernement à répondre à la question des fins de mois difficiles. Trois leviers sont possibles, selon lui: "en augmentant les minima sociaux, en agissant sur les dépenses contraintes comme l'énergie, le logement, le transport (...) ou en relevant les salaires".