La volonté politique peut beaucoup, mais pas obliger une entreprise américaine à s'installer dans un autre pays de l'Union européenne afin de vendre des services sur le marché français.
Netflix, qui ambitionne de lancer son service de vidéo à la demande sur abonnement en France cet automne, a ainsi décidé d'installer son adresse française… au Luxembourg. C'était déjà le cas pour les déclinaisons scandinave, hollandaise, britannique et irlandaise, qui sont toutes domiciliées dans le Grand Duché. Le gouvernement avait pourtant mis un point d'honneur à forcer l'installation du siège français de Netflix en France, mais rien à faire.
Netflix veut s'affranchir de la réglementation
La société américaine va ainsi échapper à la législation fiscale plus contraignante en France qu'au Luxembourg. Mais Les Echos précise que la fiscalité n'est pas un problème pour Netflix; c'est surtout la réglementation et les devoirs que doivent remplir les diffuseurs de contenus, vidéos et séries TV (SMAD, pour Services de médias audiovisuels à la demande), dans l'Hexagone.
À partir de 10 millions d'euros de chiffre d'affaires, un SMAD est en effet tenu d'acheter des films, séries et documentaires français, mais aussi de préfinancer la production cinématographique (à partir de 50 millions de revenus annuels). Netflix ne souhaite rien d'autre que de financer du contenu français, mais il ne veut pas non plus être corseté par une réglementation trop lourde.
Les producteurs fans de Netflix
Le service de VOD s'est par ailleurs entretenu avec tout ce que la place compte de producteurs pour obtenir les droits sur leurs catalogues, et pour financer d'éventuelles séries TV avec auxquelles Netflix a fait sa réputation (House of Cards, Orange is the new Black…) Mais l'entreprise veut jouer selon ses propres règles du jeu.