Les Galeries Lafayette lancent ce week-end leur fondation d’entreprise, à Paris en plein cœur du Marais.
Dans le très subventionné secteur culturel, il est toujours heureux de voir l’initiative privée investir des montants significatifs dans des projets ambitieux. Les fondations d’entreprises aiment bien se consacrer à l’art contemporain, cela traduit un effet de mode, une volonté d’être moderne, chic et branché, mais ne boudons pas notre plaisir : après la Fondation Cartier, la Fondation d’entreprise Ricard, la Fondation Louis Vuitton, et en attendant la Fondation Pinault (pour prendre les plus importantes à Paris), voici Lafayette Anticipations.
La fondation des célèbres magasins parisiens s’installe dans le Marais, au 9 rue du Plâtre, dans un ancien entrepôt du BHV. Le lieu a été complètement reconfiguré par l’architecte de réputation internationale Rem Koolhaas, qui en a fait un espace modulable grâce à des planchers mobiles montés sur crémaillères. Le chantier a duré trois ans et c’est désormais 2200 mètres carrés sur sept niveaux qui sont disponibles pour les expositions ainsi que pour les ateliers. En effet, ce sera vraiment de la création "contemporaine" puisque les œuvres seront fabriquées in situ ("ce que vous allez voir n’existe pas encore" dit la publicité affichée dans le métro). Le coût de la construction n’est pas public mais on sait que le budget de fonctionnement se monte à 21 millions d’euros pour les cinq prochaines années, ce qui n’est pas rien.
La première œuvre présentée est "The Silence of the Sea" de l’américain Lutz Bacher, qui nous transporte sur les plages normandes un jour de tempête, c’est plutôt réussi et prenant. C’est surtout minimaliste, ce qui permet de mettre en valeur le bâtiment, car c’est bien lui la vedette pour cette inauguration. Les 10 et 11 mars, pour l’ouverture au public, l’entrée sera gratuite, ce sera ensuite 8 euros, ce qui semble tout de même assez cher pour ce qu’il y a à voir.
On ne manquera pas de faire un tour à la boutique, qui présente des produits originaux comme ces stylos Bic détournés avec humour par Saâdane Afif, ainsi qu’à la cafétaria tenue par Wild & The Moon et qui propose une expérience culinaire très radical-chic (bio, zéro additif, sans gluten), pleine d’innovations et de surprises, qui vaut à elle seule le déplacement (et accessible sans avoir besoin de payer l'entrée à la fondation).