Le comité interministériel de la sécurité routière doit se réunir prochainement pour tenter de trouver une solution au délicat problème posé par les véhicules de société flashés par les radars.
Contravention : l'entreprise peut contester pour protéger un salarié
Aujourd’hui, la contravention parvient au gérant de la société qui peut soit révéler le nom de son salarié fautif, soit contester être l’auteur de l’infraction et déclarer ne pas connaitre l’identité du conducteur. Dans ce dernier cas, l’entreprise paye l’amende et tout le monde échappe au retrait de point sur le permis. On nage en plein délire.
Le salarié laisse sa responsabilité de conducteur à la porte de l’entreprise, se moque des limitations de vitesse pendant les heures de travail et devrait miraculeusement retrouver le respect du code de la route en rentrant chez lui. Quant au cadre supérieur, titulaire d’un véhicule de fonction, il bénéficie, de fait, d’une totale impunité !
Chef d'entreprise : salaud ou inconscient
De plus, ce système place le chef d’entreprise devant un dilemme détestable : passer pour le salaud qui dénonce ses employés ou l’inconscient qui protège des délinquants routiers ou laisse ses salariés risquer leur vie. Il faut sortir de l’hypocrisie et instaurer pour l’entreprise l’obligation de faire connaître qui conduit chaque jour les véhicules de la société.
Qu’on ne me parle pas de généralisation de la délation ! Le code de la route et les radars ne sont là pour étrangler le bon peuple mais pour sauver des vies ; la baisse du nombre des victimes sur les dix dernières années l’a amplement démontré. Pour que le nombre de morts continue de baisser, les employeurs ont un rôle immense à jouer en termes de rigueur et de prévention. Que les entreprises se posent enfin la vraie question : faut-il fermer les yeux pour sauver le permis de son employé ou les ouvrir pour éviter que son salarié perde sa vie ou tue des innocents ?