La Commission européenne proposait d’autoriser, dans certains cas dérogatoires, la pêche électrique. Mais le Parlement européen vient de se prononcer (à 402 voix contre 232) pour son interdiction totale et définitive en Europe. Un ouf de soulagement pour de nombreuses associations de défense de l’environnement.
Autoriser la pêche électrique d'ici quatre ans ?
La pêche électrique consiste à envoyer, depuis un chalutier, de fortes impulsions électriques dans le sédiment afin d’y capturer des poissons étourdis vivant au fond des mers. Cette technique permet de ramasser bien plus de poissons, et notamment des espèces rémunératrices comme la sole, le turbot, la barbue et la plie, en consommant en outre moins de gazole qu’avec des filets.
Elle a été interdite en 1998 dans toutes les mers d’Europe. Puis, elle a été autorisée « à titre expérimental » en 2006, uniquement dans le sud de la mer du Nord, dans le cadre d'expérimentations et de recherches scientifiques. Ainsi chaque Etat membre a le droit d’équiper en filets à électrodes jusqu’à 5 % de sa flotte de chalutiers.
Comme l’explique Libération, fin novembre, la commission pêche du Parlement européen s’était prononcée pour un possible élargissement de cette technique d’ici quatre ans. Mais les députés en ont décidé autrement.
"Une pratique destructrice"
La France, quant à elle, avait fait savoir par la voix de Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, qu’elle est fermement opposée à la pêche électrique. « Cette technique de pêche n’a pas fait la démonstration de l’absence d’impacts négatifs sur l’environnement et les écosystèmes systèmes marins, par rapport aux techniques actuelles ».
« Nous sommes heureux et soulagés que le parlement s’oppose fermement à une pratique destructrice qui n’a été autorisée en Europe qu’en raison d’une collusion immorale entre lobbies industriels et institutions » a réagi à l'issue du vote ce 16 janvier Claire Nouvian, fondatrice de l’association BLOOM, spécialisée dans la défense des océans et de la pêche durable.
Elle avait déposé plainte début octobre contre les Pays-Bas auprès de la Commission européenne, les accusant d’avoir illégalement autorisé des navires à pratiquer la pêche électrique.