Elle n'aura pas une minute à perdre. Pour que la réforme du code du travail soit prête pour cet été, comme le souhaite le président de la République, Muriel Pénicaud, la nouvelle ministre du Travail, doit se mettre... au travail au plus vite.
« Plus de souplesse et d’agilité » pour les entreprises
Nul doute que les syndicats l'attendent au tournant. Muriel Pénicaud, jusque-là notamment chargée de défendre les intérêts économiques de la France à l'étranger, a été nommée ministre du Travail hier par le Premier ministre Edouard Philippe. Elle aura trois chantiers prioritaires à mener, tous destinés à lutter plus efficacement contre le chômage.
Premier chantier : la réforme du code du travail, censée redonner « plus de souplesse et d’agilité » aux entreprises. L'idée est de permettre aux entreprises de mieux s’adapter à la conjoncture économique, de leur redonner de la flexibilité en termes de temps de travail notamment. Une sorte d'approfondissement de la loi El-Khomri, qui permettra de décentraliser la négociation au niveau des entreprises et de simplifier les normes.
Bye-bye les 35 heures, en somme. Cette réforme, centrale dans le projet de campagne d'Emmanuel Macron, pourrait être adoptée par le biais d'ordonnances, dès cet été, pour surfer sur l'état de grâce dont le président espère profiter jusque là.
Flexi-sécurité
Autre chantier : la réforme de l'assurance chômage, afin d'universaliser les droits à l'indemnisation. D'un côté, la réforme promet plus de protection puisque les indépendants ainsi que les démissionnaires pourraient, sous certaines conditions, recevoir des indemnités chômage alors qu'ils en étaient exclus jusque-là.
De l'autre, plus d'exigence, car il ne sera plus possible de refuser un deuxième emploi proposé, en lien avec ses qualifications et prétentions salariales, sous peine de perdre ses indemnités.
Former d'abord les moins qualifiés
Dernier chantier d'ampleur : la formation professionnelle. Priorité sera donnée aux jeunes et aux demandeurs d’emploi de longue durée faiblement qualifiés, afin que la formation bénéficie d'abord à ceux qui en ont le plus besoin.
Pour parvenir à imposer ces réformes, Muriel Pénicaud devra surtout négocier avec les syndicats, qui risquent d'être vent debout contre ces réformes libérales.