Les sanctions imposées à la Russie auront un impact économique important pour l'Europe, mais sans doute moins pour la France, a expliqué François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France.
L'Hexagone est moins exposé aux hydrocarbures russes que bon nombre de ses voisins, a rappelé François Villeroy de Galhau au micro de France Inter. La Banque centrale européenne a publié plusieurs scénarios pour la croissance de la zone euro, et dans l'hypothèse la plus sombre, le recul du produit intérieur brut sera de 2 points en cumulé d'ici à 2024. Pour la France, ce sera « probablement un peu moins », d'après le gouverneur de la Banque de France : « notre dépendance au gaz russe est moins forte que la moyenne et notre dépendance aux énergies fossiles est moins forte » grâce au nucléaire.
Moins de dépendance aux hydrocarbures russes
L'institution ne prévoit pas de récession, y compris dans l'hypothèse la plus difficile. Néanmoins, François Villeroy de Galhau appelle à la prudence au vu du nombre d'incertitudes qui pèsent dans la crise actuelle. Pour cette année, la BCE a réduit ses prévisions pour la zone euro de 0,5 point, à 3,7%. Loin des 5,2% enregistrés l'an dernier dans les pays ayant l'euro comme monnaie. Quoi qu'il en soit, c'est bien sûr la Russie qui a le plus à perdre : le niveau des sanctions est tel que le pays pourrait tout simplement être en défaut de paiement.
Défaut de paiement « imminent » pour la Russie
Le Fonds monétaire international estime en effet que le pays est soumis à une « contraction brutale » de son économie, en proie à une « profonde récession » : inflation galopante, chute libre du rouble, pouvoir d'achat en berne… Pour l'institution, un défaut de paiement n'est plus un événement improbable. L'agence de notation Fitch compte d'ailleurs rétrograder la note de la dette souveraine russe, qui va passer de B à C, ce qui signifie que le risque d'un défaut est imminent.