La France compte 13 000 travailleurs détachés français

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Par Laure De Charette Modifié le 21 avril 2015 à 11h01

Des petits malins ! Certains travailleurs vivant près des frontières avec l’Espagne, la Suisse, le Luxembourg, etc, arrivent à se faire embaucher par des entreprises étrangères pour travailler en France. Résultat, ils deviennent des travailleurs détachés dans leur propre pays ! A la clef, un salaire plus élevé pour l'employé et des charges sociales moins élevées pour l'entreprise. Un système gagnant-gagnant, comme le raconte France Info.

Les étrangers sont moins coûteux

C'est l'une des conséquences d'une directive européenne adoptée en 1996 et qui prévoit qu'un travailleur exerçant son activité dans un Etat membre depuis plus d'une semaine doit être assujetti à la loi du pays d'exercice et non à celle du pays d'origine. Concrètement, cela signifie qu'une entreprise qui embauche un salarié étranger doit le payer au salaire du pays dans lequel il travaille mais peut payer les cotisations sociales de son pays d’origine, souvent bien moins élevées qu’en France.

Ces dernières années, le nombre de travailleurs détachés a explosé en France : ils sont désormais environ 230 000 en France en 2014, contre moins de 10 000 en l'an 2000 ! Parmi eux se trouvent notamment des Portugais, des Roumains et des Polonais (qui ne sont pas tous plombiers).

Une faille intéressante pour les Français

Et pour cause : dans le BTP, selon un rapport sénatorial, un Polonais détaché revient par exemple 30 % moins cher qu’un Français. Mais, et c'est surprenant, on trouve aussi environ 13 000 travailleurs détachés français en France ! Près de la moitié d'entre eux habitent à l’Est du pays, en Alsace et en Lorraine.

Embauchés par une agence d’intérim luxembourgeoise par exemple, ils sont envoyés sur un chantier en France. L’ouvrier gagne alors un salaire luxembourgeois (minimum 1900 euros brut par mois, bien supérieur au Smic français) et bénéficie de la couverture sociale du Grand-Duché. Et l’entreprise française qui l’embauche paie des charges et cotisations sociales luxembourgeoises, donc moindres.

Tout le monde y gagne, sauf l’Etat, dindon de la farce puisqu'il ne perçoit pas les cotisations sociales !

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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