La hausse vertigineuse des prix de l'énergie aurait dû entraîner mécaniquement une flambée des factures d'électricité. Néanmoins, l'État a pris les devants en mettant en place un « bouclier tarifaire » qui limite la casse.
Les chiffres donnés par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) font froid dans le dos. Le régulateur a calculé qu'en 2022, les prix du tarif réglementé de l'électricité (TRVE) auraient dû exploser de 44,5% pour les particuliers et ce, dès le 1er février. Une hausse spectaculaire qui revient à payer 330 euros/an de plus pour un client résidentiel, et 540 euros/an pour un client professionnel. Néanmoins, en septembre dernier, Jean Castex a promis un « bouclier tarifaire » qui limite la hausse des TRVE à 4%. La facture augmentera donc de « seulement » 38 euros/an pour un résidentiel, et de 60 euros/an pour un professionnel.
Bouclier tarifaire salvateur
Toutefois, absorber la flambée des coûts de l'énergie a nécessité des mesures importantes qui vont coûter cher non seulement à l'État mais aussi à EDF. Les pouvoirs publics ont ainsi réduit au maximum la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (TIFCE) : l'augmentation du tarif réglementé est ramenée à 20% environ. Mais ce n'est pas suffisant, EDF a aussi mis la main à la pâte en ouvrant plus largement les vannes de son électricité nucléaire bon marché.
Correction attendue en 2023
EDF devra donc fournir 20 TWh supplémentaires à ses concurrents, dans le cadre du mécanisme Arenh (accès régulé à l'électricité nucléaire historique). Les opérateurs alternatifs pourront écouler cette électricité bon marché auprès de leurs clients. La Commission de régulation prévient toutefois dans son communiqué qu'elle évaluera « l'éventuel rattrapage à réaliser en 2023 » sur les tarifs réglementés. Leur niveau dépendra des prix de marché cette année et des mesures éventuelles qui seront prises. Une hausse est à prévoir l'année prochaine si les cours demeurent toujours aussi élevés.