Après plusieurs mois de crise sanitaire, le marché du cuir s’est effondré et fait face à un problème critique de stockage de peaux, alerte le président du Conseil national du cuir (CNC).
Un marché qui s’effondre
Près de deux millions de peaux sont actuellement en stock dans la quarantaine d’entreprises de collecte en France. Une accumulation qui inquiète la filière qui doit faire face à un effondrement du marché depuis le confinement où la consommation de produits à base de cuir a considérablement baissé.
Une crise du secteur qui contraste avec le rebond de l’industrie de la viande qui tourne à plein régime depuis le début de la pandémie. Le président du Conseil national du cuir (CNC), Franck Boehly, fait état de la situation auprès de l’AFP. « Les tanneurs français se sont arrêtés, les clients internationaux aussi et les collecteurs de peaux se sont heurtés à un mur », rapporte-t-il.
Des stocks saturés
Les stocks de peaux animales sont désormais saturés. « Notre capacité de stockage devient très limitée et nous ne sommes pas équipés pour la destruction », prévient de son côté Denis Cazenave, responsable ovins du Syndicat général des cuirs et peaux (SGCP). La destruction de ces produits engendrait un coût environnemental mais aussi financier pour les collectionneurs et les abattoirs.
Le responsable syndical témoigne d’une situation inédite. « Je n’ai jamais vu cela en 40 ans de travail », assure-t-il. Franck Boehly s’en remet à l’État et demande une accélération des procédures d’agrément et l’octroiement d’aides pour la gestion des excédents et la relance de l’exportation. « Obtenir un agrément pour ouvrir un lieu de stockage prend aujourd’hui entre six mois et deux ans », déplore-t-il.