L’intégration des données de santé numériques consiste à collecter des données de diverses sources : e-santé, applications mobiles, technologies portables, Internet des objets (IdO), etc.
Une fois ces données récupérées, les entreprises pharmaceutiques peuvent les analyser et les comprendre pour les exploiter stratégiquement. La donnée est un pilier vital pour de nombreuses entreprises. Dans le domaine pharmaceutique, si elle est finement analysée, elle peut contribuer à réduire les coûts de développement des médicaments. L’objectif final étant de pouvoir accélérer la mise sur le marché, sachant qu’actuellement il faut compter une moyenne de quinze année entre la validation d’une hypothèse scientifique et la commercialisation d’un nouveau médicament selon le ministère des affaires sociales et de la santé.
Illustrons cela concrètement. Par exemple, si vous testiez un médicament expérimental contre la pression artérielle, vous vous rendriez probablement en consultation chaque mois pour le contrôle de votre tension artérielle. Or, beaucoup plus de données pourraient être analysées si vous contrôliez votre tension artérielle avec un brassard compatible Bluetooth. Ce dernier se synchroniserait avec votre téléphone portable qui transmettrait les données au médecin une fois par jour ou par semaine pour faciliter votre suivi et contrôler les progrès.
Mais ce n’est pas tout. Nous pouvons collecter toutes sortes de données connexes simultanément. Nous pouvons combiner par exemple des données sur l’activité, les calories brûlées, le régime alimentaire, la fréquence cardiaque avec les données relatives à la tension artérielle afin de mieux déterminer les profils. Ainsi, l’entreprise pharmaceutique obtient une bien meilleure visibilité de la façon dont les patients réagissent ou non au médicament.
Cette approche de l’utilisation des données semble logique, mais ces données n’étaient pas disponibles auparavant dans le cadre des essais de médicaments. Les entreprises qui testaient des médicaments devaient interrompre le quotidien de leurs patients pour les suivre de près et peu de personnes participaient aux essais en raison de la longueur du processus d’expérimentation. Aujourd’hui, le suivi des patients est beaucoup moins intrusif. Il est donc probable que les personnes réticentes à participer aux essais par le passé acceptent désormais d’y prendre part.
Comme mentionné précédemment, ce sont les données et leur intégration qui constituent des technologies stratégiques dans ce domaine. La possibilité pour les entreprises pharmaceutiques d’envoyer et de recevoir des données librement permet de réduire les coûts et le temps nécessaire pour mettre un médicament à la disposition des patients qui en ont besoin. Par ailleurs, les avantages ne se limitent pas aux essais. La même technologie peut être exploitée pour surveiller les patients en temps quasi réel tout en garantissant la protection des données individuelles et personnelles. Ainsi, en cas d’interaction inconnue ou d’allergie, les médecins peuvent intervenir avant qu’il ne soit trop tard. Cela a été le cas de Sanofi-Aventis qui, confronté à la problématique de la compilation des données de recherche provenant de 11 systèmes différents, a exprimé le besoin d’avoir une solution lui permettant d’uniformiser ses données. La solution Informatica a ainsi amélioré l’accès des chercheurs à des données précises en temps réel et réduit les délais de sortie des nouveaux produits.
L’intégration des données transforme radicalement de nombreux marchés, mais pas autant que le marché de la santé. La capacité à collecter et à visualiser des données provenant de nombreuses sources différentes, y compris du corps humain, est une nouvelle approche dont tout le monde pourra tirer parti.