L’inflation a officiellement disparu des écrans radars. Avec leurs politiques monétaires, les banques centrales sont arrivées à susciter une inflation pour les riches.
Mais si l’inflation pour les pauvres, la banale hausse des prix de la vie quotidienne, revenait maintenant sur le devant de la scène ? Les banques centrales seraient impuissantes…
Huit ans après le début de la plus gigantesque expérience monétaire de tous les temps, la création monétaire des banques centrales a bien suscité de l’inflation. Une inflation pour les riches : ce sont essentiellement les prix des choses que négocient les plus favorisés qui ont dans l’ensemble augmenté. L’immobilier, les actions et les obligations… Les privilégiés qui ont accès au crédit bon marché se sont donc enrichis depuis la crise.
L’inflation s’infiltre progressivement dans le tissu économique
Encore une fois, le principe de Cantillon se trouve vérifié : l’inflation profite d’abord à ceux qui sont proches de la source de la monnaie avilie, celle que l’on peut obtenir sans créer de richesse réelle. L’Irlandais Richard Cantillon s’est penché au XVIIème siècle sur l’inflation qui a sévi en Europe au XVIème siècle à la suite des grandes découvertes.
L’auteur de l’« Essai sur la nature du commerce en général » démontre que l’afflux d’or et d’argent importés du Nouveau Monde par les Espagnols et les Portugais a en premier lieu suscité le renchérissement de ce qui était consommé par ces deux royaumes, d’abord par la cour : armement maritime, objets de luxe… Ce n’est que lentement que l’inflation s’est ensuite diffusée aux autres couches de la société pour finalement toucher les moins aisés et se propager dans toute l’Europe.
Ces huit années d’inflation des actifs financiers et de l’immobilier auront donc été profitables aux riches. Mais allons-nous maintenant connaître, par essaimage, l’inflation nuisible ? La question de la hausse des prix à la consommation a complètement disparu des écrans radars des commentateurs.
Pourtant, aux Etats-Unis, l’augmentation officielle des prix à la consommation du mois d’août affiche 0,2%. Cela fait en gros 2,4% par an. Est-ce le début d’une poussée, d’un effet Cantillon ? Pourquoi les rendements obligataires se relèvent-ils maintenant un peu partout dans le monde ? Pourquoi aussi, alors même que la Banque du Japon rachète toutes les obligations de l’État japonais, les rendements de l’emprunt à 10 ans montent-ils subitement ?
Les marchés sont-ils en train de renouer avec la réalité et de perdre confiance ? La fuite devant la monnaie commence-t-elle ? Beaucoup de questions auxquelles nous n’avons pas de réponses, évidemment. Mais comme d’habitude, tout en espérant le meilleur, nous nous préparons au pire.
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