Data : l’histoire de la sauvegarde en quelques dates

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Par Samy Reguieg Publié le 21 juillet 2017 à 5h00
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1956Le premier disque dur a été créé par IBM en 1956.

Des cartes perforées et des bandes magnétiques aux réseaux de stockage (SAN) en passant par les sauvegardes dans le cloud, nos façons de sauvegarder les données suivent les avancées des technologies informatiques et l’évolution des risques qui menacent nos données critiques.

Il est toujours instructif de revenir sur l’évolution des sauvegardes de données au fil des ans afin de voir les forces et faiblesses des solutions actuelles et ainsi mettre en œuvre une stratégie de sauvegarde efficace.

Au tout début : sauvegarde sur cartes perforées

En 1951, la première génération de l’informatique numérique est apparue avec l’ordinateur UNIVAC I (Universal Automatic Computer). Des tubes à vide servaient d’éléments de logique, des tambours rotatifs magnétiques assuraient le stockage en interne des données et des programmes et des cartes perforées servaient à enregistrer et stocker les données en externe, comme décrit par backuphistory.com.

On peut considérer que les cartes perforées sont les premiers dispositifs de stockage de données aux fins de sauvegarde. Certes, elles ne s’inscrivent pas dans un plan de sauvegarde centralisé, mais elles constituent bien une sauvegarde puisqu’elles permettent de stocker et de restaurer les données.

La première véritable technologie de sauvegarde : la bande magnétique

Les cartes perforées étaient des mécanismes lents, de faible capacité, qui nécessitaient de nombreux dispositifs et mobilisaient des efforts et du temps pour le traitement. Dans les années 1960, les cartes perforées ont été remplacées par les bandes magnétiques comme principal moyen de stockage et de sauvegarde. Un rouleau de bande magnétique pouvait stocker l’équivalent de 10 000 cartes perforées. C’est devenu le moyen le plus prisé pour stocker les données informatiques jusqu’au milieu des années 1980. Les sauvegardes sur bande se sont généralisées pour leurs avantages de fiabilité et d’évolutivité et leur coût abordable. Elles restent encore largement utilisées.

Les disques durs

En 1956, IBM a introduit le premier disque dur (HDD). La technologie HDD n’a cessé de s’améliorer depuis. En 1982, Hitachi a commercialisé le premier disque dur de plus d’1 Go de stockage. La technologie RAID (redundant array of independent disks) de virtualisation du stockage des données est une innovation majeure pour le stockage qui date du début des années 1990. Un dispositif RAID utilise plusieurs disques durs pour partager ou répliquer les données. Le stockage de données sur disque dur est ainsi devenu avantageux.

Au début, les disques durs n’étaient pas adaptés aux sauvegardes du fait de leur coût élevé, de leur taille et de leur faible capacité de stockage. Mais dans les années 1980, les disques durs sont devenus plus abordables et dans les années 1990, ils se sont imposés comme une véritable alternative aux sauvegardes sur bande. Les disques durs forment les bases du stockage cloud que nous connaissons aujourd’hui.

Les disquettes, CD-R/RW, DVD et Blu-ray

Les disquettes sont une révolution pour le transport de données entre ordinateurs. Elles étaient bien moins chères et plus flexibles que les disques durs. Elles se sont rapidement généralisées et cette tendance a affecté les solutions de sauvegarde. Les sauvegardes sur disquette ne se sont pas subtilisées aux sauvegardes sur bande du fait de leur faible capacité de stockage mais la facilité d’utilisation des disquettes a fortement encouragé leur utilisation.

Au début des années 1990, on a commencé à utiliser couramment le CD-ROM (CD-Read-Only Memory) et, avec l’introduction du CR enregistrable ou CD-R (CD-Recordable), le stockage sur disque compact est devenu possible, mais repoussé du fait des coûts élevés. Vers les années 2000, les CD devenus plus abordables ont remplacé les disquettes. L’introduction du DVD (digital versatile disk) a porté la capacité à 4 Go avec le même format et encouragé l’adoption des disques optiques comme options de sauvegarde et de stockage.

Les disques laser avec colorants organiques, comme le format Blu-ray, constituent une progression technique dans le domaine des disques optiques. Les disques Blu-ray contiennent 25 Go par couche. Les disques à double couche (dual-layer) d’une capacité de 50 Go sont aujourd’hui le standard de l’industrie pour les vidéos long-métrage.

Disques Flash

Les clés USB de stockage flash, inventées en 1998, sont relativement récentes mais elles ont pris le marché d’assaut. Il est désormais possible de stocker plusieurs gigaoctets de données dans un très petit format. Au vu de la taille, de la puissance et du faible coût de ces supports, elles sont naturellement devenues une niche du marché de la sauvegarde de données.

Sauvegarde Cloud

La sauvegarde de données dans le cloud consiste à envoyer une copie des données vers un serveur distant via un réseau public ou propriétaire. Le serveur est généralement hébergé par un fournisseur de services tiers qui facture la sauvegarde en fonction de la capacité, de la largeur de bande ou du nombre d’utilisateurs. Dans l’entreprise, le serveur hors-site peut appartenir à la société qui réalise la sauvegarde de données dans le cloud. Une stratégie de sauvegarde dans le cloud peut venir optimiser la protection des données dans votre entreprise en induisant peu de surcharge de travail.

Et à l’avenir ?

L’avenir n’est pas statique. Comme tout ce qui concerne le paysage IT, les solutions de sauvegarde et de protection des données s’adaptent et évoluent en regardant l’avenir. L’importante croissance de l’intelligence sous-jacente aux systèmes de sauvegarde change en profondeur la nature des sauvegardes de données.

Par exemple :
les packages de sauvegarde incluent de plus en plus la possibilité de détecter et d’atténuer directement les effets des compromissions de données et des attaques de malwares.

Quand on regarde le cadre de la mission de protection et de sauvegarde des données, les fonctions centrales de la protection que sont la sauvegarde, la déduplication, la réplication privée et la restauration, doivent être augmentées. La reprise instantanée va devenir de plus en plus instantanée. Les équipements et logiciels de protection des données vont devoir s’adapter à des demandes plus fines. De plus, la reprise instantanée sera utilisée en continu dans les architectures dédiées qui testent en continu la reprise des machines virtuelles et des serveurs, mais aussi de toute l’infrastructure. Alors que la sauvegarde des données était surtout par le passé une tâche de programmation et de reporting, elle a pris toute son importance dans les règles informatiques de sécurité des données. La vie est devenue numérique à quasiment tous les égards et les données produites doivent être protégées. Pour certains secteurs d’industrie, la disponibilité des données conditionne littéralement les opérations. Le transport, la fabrication, les voyages, la santé et la finance dépendent tous de la disponibilité quasi instantanée des données pour faire tourner leurs opérations.

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Samy Reguieg est Directeur Général France d’Acronis

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