C'est à croire qu'aucun maire (et aucun habitant ?) ne veut de HLM sur sa commune... Pour accélérer la construction de logements sociaux et forcer la main aux élus, le ministre de la Ville, Patrick Kanner, estime que l'État pourrait "saisir des terrains disponibles" dans certaines communes ne respectant pas le quota de 25 % de logements sociaux afin d'y "construire" des habitations HLM.
Payer une amende plutôt que constuire des logements sociaux
Le ministre veut donc "durcir" la loi Solidarité rénovation urbaine, qui impose aux communes d'avoir 25% de logements sociaux. Et pour cause : personne, ou presque, ne la respecte ! De nombreux maires préfèrent en effet payer une amende que construire un HLM sur le territoire de leur commune.
Selon des chiffres publiés en 2012 par le gouvernement, moins de 50 communes ont atteint le taux de 20 % de logements sociaux depuis 2001. En dix ans, le taux moyen de logements sociaux des communes soumises à l’article 55 de la loi SRU n’a progressé que d’1 point, passant de 13 à 14 %. Et 364 communes n’ont pas respecté leur objectif. Pire, plus d’un tiers d’entre elles disposent de moins de 5 % de logements à destination des ménages à revenus modestes.
La mixité sociale est en jeu
Or il en va, selon le ministre, de la mixité sociale. Si l'on veut éviter la formation, au coeur des villes, de ghettos de riches ou de ghettos de pauvres, alors il faut, notamment, constuire des HLM un peu partout.
La loi SRU a été adoptée en 2000. Au départ, elle fixait l’obligation de construire 20% de logements sociaux. En 2013, ce taux a été porté à 25% d’ici 2025. François Hollande s’est engagé lors de la campagne présidentielle à faire respecter la loi auprès des villes récalcitrantes.