L’esprit d’entreprise, valeur de long terme

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Par Paul Costa de Beauregard Publié le 11 février 2016 à 5h00
France Entreprises Esprit Entrepreneurs
@shutter - © Economie Matin
4,7 %Le nombre de créations d'entreprises a chuté de 4,7 % en 2015.

Les fondamentaux ont toujours raison. Le marché américain a triplé depuis le point bas de 2009. Le marché européen, certes moins valorisé, a doublé en 6 ans. Mais le faible niveau de croissance mondiale attendu sera-t-il suffisant pour soutenir les cours de Bourse ?

La question se pose d’autant plus sérieusement que le resserrement monétaire américain vient de s’enclencher dans un contexte d’endettement public inégalé.

« C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui nageaient nus », met en garde le célèbre adage de Warren Buffett, parangon de l’investissement de long terme. Derrière la volatilité des marchés reviennent les doutes sur la transition chinoise vers un modèle fondé sur la consommation. Lorsque les flux d’argent facile se retirent, la Bourse revient à la raison.

Les caractéristiques propres d’une grande valeur de la cote peuvent ne compter que pour 20 % dans l’évolution de son cours de Bourse, contre 80 % liés à la valeur de l’indice. Comment les investisseurs peuvent-ils échapper à cette volatilité qui les détourne de la Bourse depuis 15 ans ? En revenant aux fondamentaux économiques et de l’investissement. Le private equity, classe d’actifs traditionnellement moins exposée aux regards, et aux traitements de chocs monétaires, que les cours des grands indices boursier, le leur permet. Son credo : l’analyse de sociétés dont on comprend l’activité, dont on connaît les chiffres-clés, dont les managers vous ouvrent leur porte. Autrement dit, une manière de se concentrer sur les performances réelles d’une société.

Cette rigueur d’approche permet d’identifier les valeurs qui, dans un contexte troublé, tireront leur épingle du jeu et sauront générer des profits sur la durée. Premier critère, leur position parmi les leaders de leur marché qui permet souvent aux belles valeurs de croissance d’imposer leur prix sur des marchés très concurrentiels. A condition, pour elles, de disposer d’un savoir-faire et d’une avance technologique qui représentent une barrière à l’entrée, apportant ainsi une forme de sécurité quant à la pérennité de leurs marges. Second critère clé, la solidité financière, gage de la capacité à générer des cash-flows à long terme et condition sine qua non pour continuer à rémunérer ses actionnaires et investir pour préparer l’avenir et des opérations de développement et de croissance par acquisition. Troisième critère d’investissement, la visibilité sur les résultats. Clarté du business model et la pertinence de la stratégie sont ici les maîtres-mots. Principes qui demandent du temps et de la constance de la part des actionnaires. Ce qui fait défaut sur les marchés boursiers, car il faut savoir que la période de détention de titres boursiers américains est de 6 mois sur son principal indice, le S&P 500.

L’esprit d’entreprise retrouve ses lettres de noblesses. Pour bien placer sa confiance, il faut pouvoir s’appuyer sur l’expérience et la technicité de spécialistes fiables, qui partagent la vision entrepreneuriale des sociétés dans lesquelles ils investissent et de leurs managers. Les opérations les plus prometteuses obéissent le plus souvent au principe d’une prise de participation majoritaire et d’un accompagnement dans la durée. Les fondamentaux, et les investisseurs de long terme, finissent par avoir raison. Last but not least, on insistera jamais assez pour rappeler que l'accès à l'information des entreprises non cotées penche également en leur faveur. Loin des contraintes des sociétés cotées dans lesquelles l'information est largement filtrée, la conversation entre actionnaire et management dans le private equity permet une proximité – une intimité - propice à des informations claires et essentielles pour gérer son investissement avec le maximum de bonnes cartes en main...

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Paul Costa de Beauregard est directeur général délégué de Qualium Investissement. Avant son arrivée en 2005, ce polytechnicien (X Telecom) a été responsable de l'origination et de l'exécution des transactions dans le secteur des télécommunications, des technologies de l'information, de l'électronique et de la santé chez Advent International. Auparavant, il a travaillé pour le groupe Wendel pendant 9 ans, notamment chez BioMérieux et Cap Gemini.?

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