C'est une mise en service à la fois importante et symbolique : l'EPR finlandais a enfin été mis en service, avec douze ans de retard (!) sur la date prévue. L'un des réacteurs nucléaires les plus puissants d'Europe se lance dans un contexte où le vieux continent cherche à se désengager des énergies fossiles, en particulier provenant de Russie.
Depuis samedi dernier, l'EPR Olkiluoto-3 de Finlande produit de l'électricité. Il faudra attendre jusqu'au mois de juillet pour que le réacteur nucléaire, un des plus puissants en Europe, trouve sa vitesse de croisière. D'ici cet été, il couvrira 14% des besoins du pays avec ses 1.650 mégawatts. La Finlande possède par ailleurs deux autres réacteurs basés sur sa côte Ouest. Pour le consortium Areva-Siemens, c'est un soulagement : le chantier a en effet pris douze ans de retard, tandis que la facture s'est considérablement alourdie.
14% de la production électrique finlandaise
L'EPR Olkiluoto-3 a en effet coûté 11 milliards d'euros, au lieu des 3,3 milliards prévus initialement. De nombreux retards ont émaillé le chantier, comme c'est le cas des EPR de Hinkley Point (sur de l'Angleterre), dont la mise en service est désormais prévue mi-2026. Le réacteur nouvelle génération de Flamanville, dans la Manche, accumule lui aussi les retards avec onze années au compteur. Son coût est passé de 3,3 milliards à 12,7 milliards d'euros ! Lui aussi doit fournir 1.650 mégawatts d'électricité, le jour où il sera mis en service.
Une mise en service qui tombe à pic
L'ajout de l'EPR Olkiluoto-3 à la grille finlandaise tombe cependant à point nommé pour réaffirmer l'ambition européenne en matière énergétique. Le nucléaire fait partie des solutions qui permettront au vieux continent de se désengager des énergies importées, et notamment des hydrocarbures russes. Emmanuel Macron a également relancé la filière du nucléaire civil afin de renforcer la production d'énergie tricolore.