Après notre premier article sur l'élection présidentielle au Bénin principalement consacré à l’actuel président Patrice Talon, nous analysons la situation de l'opposition et ses chances de victoire.
Patrice Talon a donc choisi la date du 15 janvier pour annoncer officiellement sa candidature à l’élection présidentielle d’avril prochain.
Comme prévu, la campagne électorale est pour le moment sans grand suspense, l’opposition ne disposant d’une marge de manœuvre que très limitée.
Pour ses opposants, Patrice Talon a engagé le Bénin dans un tournant autoritaire depuis son arrivée au pouvoir. Ils dénoncent le fait que Patrice Talon a instrumentalisé la justice, avec la création d'un tribunal spécial, pour les éloigner de la vie politique.
Le 26 janvier 2021, l’opposant Sébastien Ajavon, exilé en France, a décidé d’avoir recours au le Comité des droits de l’Homme du Haut-Commissariat des Nations unies, estimant avoir été injustement privé de ses droits civiques. Il réclame la levée de sa condamnation par la Cour de répression de l’enrichissement illicite et du terrorisme (Criet) et la suspension des procédures judiciaires lancées contre lui par la justice béninoise.
Un nouvel arrivant
Un peu plus tôt, mi-janvier, une partie de l’opposition a créé une grande coalition dénommée « Front pour la Restauration de la démocratie ». Elle est menée par Joël Aïvo, ancien syndicaliste étudiant et universitaire, peu connu du grand public.
Joël Aïvo a été le premier candidat déclaré de la prochaine élection.
Il n’est toutefois pas un inconnu dans la classe politique : il est l’ancien directeur de cabinet et porte-parole d’Adrien Houngbédji, leader du parti du renouveau démocratique (2006-2011). En 2016, il a été nommé par le médiateur de la République Joseph Gnonlonfoun, porte-parole de la commission chargée de faire des propositions de réformes politiques et institutionnelles.
Toutefois, il sera difficile pour Joël Aïvo de pouvoir se présenter face à Patrice Talon. En effet, pour cela, il devra encore trouver les 16 parrainages nécessaires, et ainsi se tourner vers les députés et maires affiliés à la mouvance présidentielle.