Le conflit ukrainien a réveillé l'Allemagne. Le pays n'a pas été le dernier à annoncer des sanctions fortes contre Moscou, tandis que Berlin a décidé de renforcer son armée notoirement sous-équipée.
La guerre menée par la Russie en Ukraine a réveillé la torpeur allemande en matière de défense. Le pays accuse en effet du retard dans l'équipement et le renforcement de son armée : la Bundeswehr comptait 500.000 hommes en 1990 au moment de la réunification, ses effectifs ne sont plus que de 200.000 hommes à l'heure actuelle. Et les équipements ont besoin d'un sérieux renforcement. La crise ukrainienne a démontré les failles militaires outre-Rhin, ce qui a poussé Olaf Scholz, le nouveau chancelier, à faire des annonces inédites.
Les grands moyens pour la Bundeswehr
Le successeur d'Angela Merkel va ainsi débloquer une enveloppe de 100 milliards d'euros pour moderniser la défense du pays et son équipement. Et ce n'est pas tout : l'Allemagne va également consacrer plus de 2% de son produit intérieur brut à son armée, allant au-delà de l'objectif de l'OTAN qui tend vers les 2% du PIB. Les États-Unis en particulier ont souvent reproché à l'Allemagne de ne pas en faire suffisamment dans ce domaine. Depuis le début de l'invasion russe, Berlin a été aux avants-postes en annonçant par exemple l'envoi d'armes en Ukraine, du jamais vu.
La diplomatie toujours ouverte
Mais l'agression de Moscou en Europe fait craindre le pire, et l'Allemagne peut se sentir menacée par le bellicisme de Vladimir Poutine. C'est d'ailleurs pourquoi Olaf Scholz n'a pas exclu de nouvelles mesures de rétorsion contre la Russie, après les deux importants « paquets » de sanction décidés très rapidement par l'Union européenne. Néanmoins, le chancelier ne veut pas fermer les portes de la diplomatie pour autant : même dans une situation extrême, il faut toujours pouvoir parler avec la Russie, a-t-il annoncé.