L'invasion russe de l'Ukraine force l'Europe à trouver rapidement des alternatives en matière d'approvisionnement en gaz. L'Algérie se pose en candidate naturelle, et le pays a bien l'intention de tirer son épingle du jeu.
L'armée russe qui marche sur l'Ukraine a provoqué une prise de conscience des pays européens dont l'approvisionnement en gaz provient majoritairement de la Russie. L'Allemagne et l'Italie en particulier sont fragilisés, en particulier dans un contexte où la hausse des cours fait flamber les prix de l'énergie. L'Algérie cherche à tirer son épingle du jeu. Sonatrach, un des géants algériens du secteur, a ainsi fait savoir qu'il était tout disposé à soutenir ses partenaires de long terme. Se présentant comme un fournisseur fiable de gaz pour le marché européen, l'entreprise a en effet tous les atouts pour compenser une bonne partie de l'approvisionnement russe.
Un gazoduc capable d'en fournir plus
L'Algérie, qui fournit 11% des importations européennes de gaz, peut mettre à contribution le gazoduc Transmed, qui connecte le pays à l'Italie. Il peut transporter jusqu'à 32 milliards de mètres cubes de gaz, mais actuellement il n'en fournit que 22 milliards : la capacité inutilisée est donc de 10 milliards de mètres cubes… Le gaz peut également être liquéfié et transporté par méthaniers. Les unités de liquéfaction de l'Algérie ne sont exploitées qu'à moitié de leur capacité : il y a donc là un un espace pour accélérer la fourniture de gaz à l'Europe.
L'Italie prend les devants
L'Algérie précise toutefois que cet apport de gaz supplémentaire passe après la satisfaction du marché domestique algérien, tandis que Sonatrach doit d'abord respecter ses engagements contractuels. L'Italie n'a pas attendu pour prendre les devants, puisque Luigi Di Maio, le ministre des Affaires étrangères, s'est rendu ce lundi 28 février en Algérie pour rencontrer son homologue sur le sujet. Sur Twitter, il a expliqué vouloir discuter du « renforcement de la coopération bilatérale, en particulier pour répondre aux besoins en matière de sécurité énergétique européenne, à la lumière du conflit en Ukraine ».